Les Missionnaires de la Plaine et de Sainte Thérèse
Article mis en ligne le 14 février 2009
dernière modification le 9 septembre 2017

Gabriel Martin est né en 1873 à Chavagnes en Paillers. Prêtre, il est nommé (en 1904) responsable de l’équipe des missionnaires diocésains, qui passaient de paroisse en paroisse pour des interventions brèves mais fortes, les « missions ».

Dans la plaine

Le Père MARTIN et ses compagnons sont ainsi amenés à intervenir dans la Plaine et dans tout le Sud-Vendée.
Cette Plaine leur paraît très peu christianisée, et l’Evangile s’y fraie difficilement un chemin. De plus, les prêtres qu’on y envoie sont difficilement motivés et ils la fuient dès qu’ils peuvent. C’est un cercle vicieux.

Alors le père Martin décide que lui et ses compagnons – ceux qui voudront – relèveront le défi, en choisissant délibérément cette plaine, en mobilisant pour elle toutes leurs ressources d’imagination, de courage et de foi, enfin en se donnant des moyens pour cela : c’est ainsi qu’ils s’orientèrent vers le vie religieuse, à la lumière de Thérèse de Lisieux.
En 1921, le Père Martin et 4 autres missionnaires s’installèrent à Saint Michel en l’Herm, la première communauté, décidés à consacrer à la Plaine leur ardeur apostolique. En 1924, l’un d’eux choisit de devenir curé en Plaine, pour y demeurer librement.
En 1928, l’évêque de Luçon reconnaît officiellement ce groupe comme Congrégation Religieuse : ce seront les Missionnaires de la Plaine.

Nous sommes donc religieux, mais pas moines ! C’est-à-dire que, voulant (comme tout chrétien) accueillir le mieux possible l’amour de Dieu et y répondre, nous avons choisi une forme de vie qui nous appelle encore plus à cet amour, et qui en même temps nous donne pour cela des moyens particuliers : la vie en communauté, les vœux de pauvreté, chasteté, obéissance.

En fait, aujourd’hui, la Plaine c’est un peu partout ; car partout la foi est un défi et partout la mission est à l’ordre du jour. C’est pourquoi, au fil des années, les missionnaires de la Plaine sont partis en ville et aussi en pays de mission ; certains sont devenus ouvriers avec les ouvriers, compagnons d’Emmaüs, aumôniers de prison. La plupart sont responsables de secteurs pastoraux en même temps qu’aumôniers d’action catholique ou membres de groupes divers. Certains animent des centres spirituels ou des lieux de pèlerinage.

Prêtres, frères et laïcs associés

Depuis ses débuts, notre institut est composé de prêtres et de frères. Les uns et les autres vieillissent bien sûr. C’est là, pour nous, une épreuve à la fois collective et personnelle, qui pourrait entraîner scepticisme et découragement.
Pourtant, notre chapitre 1996 a voulu souligner toutes les fidélités que nous nous entraidons à vivre depuis bientôt 70 ans. De plus, voilà que, comme des bourgeons sur un vieux tronc, naissent des signes d’espérance : déjà des laïcs se sont associés avec nous par une promesse. Des prêtres, même, se lient à nous d’une manière particulière. Un tel compagnonnage ne manque pas de nous bousculer et de nous renouveler.

En communautés diocésaines

Les Missionnaire de la Plaine et de Sainte Thérèse sont certes un institut unique, avec un supérieur inter-diocésain. Mais le plus caractéristique, c’est qu’ils existent en communautés diocésaines. Ainsi, la communauté diocésaine de Luçon date donc de 1929 et celle de La Rochelle, de 1971.
A un moment donné de notre histoire, une Communauté diocésaine était organisée dans le diocèse de Bourges à partir de 1978.

En effet, à la différence de l’ensemble des instituts religieux, nos structures coïncident délibérément avec les diocèses.
Cela veut dire que nous choisissons de demeurer enracinés dans un peuple,
que nous en soyons issus ou que nous ayons un jour choisi d’en faire partie. Sa vie, ses problèmes, ses souffrances, ses questions comme ses efforts et ses joies… sont aussi les nôtres. C’est au cœur de ce peuple que nous avons à bâtir le Royaume, à accueillir la Parole, à célébrer l’Eucharistie, à partager la Bonne Nouvelle.
Nos missions pour ce peuple, nous les recevons de l’évêque, premier responsable de la mission dans son diocèse. Nous les recevons aussi, mais à un autre titre, du supérieur de la communauté : son rôle est de reconnaître que la mission confiée par l’évêque est bien dans la ligne de notre vocation.
Ainsi, membres de cette « portion du peuple de Dieu » qu’est un diocèse, nous sommes totalement mêlés aux autres prêtres et aux autres chrétiens de ce diocèse, ce qui ne nous interdit pas – au contraire – de prendre des initiatives que notre vie religieuse permet, ou appelle, et cela dans le but de servir l’Eglise diocésaine.

Et Thérèse ?

C’est en 1908, onze ans après la mort de Thérèse, et lui-même âgé de 35 ans, que quelqu’un remet au Père Martin une petite brochure inspirée par cette jeune carmélite alors peu connue. Il donne un coup d’œil distrait, et la rejette avec un sourire un peu dédaigneux : « Que voulez-vous que me fasse cette petite nonne ? »
Et puis il lit, et c’est le « coup de foudre » (le mot est de lui), mais cette rencontre le marque pour la vie.
Et c’est pourquoi le Père Martin mettra sous le patronage de Thérèse les trois congrégations qu’il va fonder :
. en 1933, les Oblates de Sainte Thérèse (Rocques-Lisieux)
. en 1928, Les Missionnaires de la Plaine et de Sainte Thérèse (Luçon)
. en 1948, les Missionnaires de sainte Thérèse, devenus Frères Missionaires de Sainte Thérèse (Bassac)

Ici ou là, en divers points du globe, des prêtres ou des laïcs, découvrant notre forme de vie religieuse, cherchent comment ils peuvent la vivre dans leurs propres diocèses.
De plus, depuis quelques années, avec nos sœurs oblates et nos frères Missionnaires de sainte Thérèse, nous sommes en lien avec des dizaines d’instituts religieux thérésiens à travers le monde : Haïti, Afrique noire, Inde…

Les Missionnaires de la Plaine et de Sainte Thérèse

(Ils ont œuvré, ici, sur la Paroisse Sainte Marie en Plaine et Marais de 1937 à 2011 )