Oser la Fraternité
Article mis en ligne le 21 octobre 2008
dernière modification le 5 février 2013

Désormais, c’est tous les jours qu’on nous parle de la crise financière qui ébranle le monde entier, qui ébranle aujourd’hui surtout les banques et les milieux d’affaires…mais qui peut avoir des conséquences sur nos vies. Nous avons beaucoup de peine à comprendre vraiment ce qui se passe, du fait que le malaise a commencé à se faire sentir Outre-Atlantique, donc un peu loin de nous quand même, et que le monde de la Bourse et des finances est extrêmement complexe. Cette complexité a pu nourrir beaucoup de perversions, d’injustices criantes, de non respect de l’être humain, de cassures sociales…. Et d’en entendre parler tous les jours, la peur peut nous prendre et briser les dynamismes de nos vies…

Nous devrons être très attentifs les uns aux autres, car personne n’est à l’abri d’une chute ; nous devrons être attentifs à toutes les personnes qui autour de nous risquent peut-être de perdre leur travail, à toutes celles qui risquent aussi d’être de plus en plus nombreuses à ne pas pouvoir boucler leur fin de mois. Plus que jamais, nous aurons à vivre avec elles une véritable amitié et solidarité : ce que l’argent ne peut pas nous donner, (et qu’il ne pourra jamais nous donner), l’être humain l’a au fond de son cœur comme une source inépuisable, l’amitié à partager, un sourire à donner. Même au cœur d’une crise, l’autre demeure toujours un frère, un frère en humanité ; et d’autre part le sens de la fraternité n’est jamais acquis une fois pour toute : il nous faut devenir chaque jour, chaque instant, frère de l’autre. Que jamais nous ne laissions une personne seule dans sa misère autour de nous.

Cette crise financière, par delà les grandes souffrances qu’elle peut engendrer aujourd’hui, peut aussi nous aider à redonner un sens à ce que nous sommes appelés à vivre en ce 21° siècle. Elle peut permettre de redonner à l’être humain sa véritable dignité dans la création. Oui, car il faut bien le dire : l’argent peut avoir une grande facilité de nous avilir, s’il nous domine . N’avons-nous pas à reconsidérer l’autre comme un frère, et non comme un concurrent !
Rien ne sera comme avant, même si la crise s’amenuise et que le monde retrouve un certain équilibre ; car ce qui est déterminant, c’est l’expérience que l’homme fait au fond de lui-même et qui fonde son histoire.

Rappelons-nous cette parole de Cardjin qui est souvent citée en JOC : « Un jeune travailleur vaut plus que tout l’or du monde, car il est Fils de Dieu ». Oui, sachons faire passer la vie d’une personne avant l’argent….Osons aussi relire ensemble notre manière d’utiliser notre argent, osons en parler entre nous ! Partager, c’est s’ouvrir à l’autre. Alors nous grandirons en humanité ! Et tous ensemble sachons construire un monde de justice, de respect de l’être humain et de fraternité !..

Louis Morandeau

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