Voici une bonne nouvelle :

Nous sommes tous des saints, qui que nous soyons, petits et grands, riches ou pauvres, d’ici ou d’ailleurs, habitués de l’assemblée du dimanche ou un peu moins.

Oui nous sommes tous des saints, nous qui avons reçu la vie même de Dieu à notre baptême.
Le mot « saint » est le premier mot, avec le mot frère ou sœur, qui nous a désignés comme disciples de Jésus avant que mot « chrétien » ne s’impose. Dans le Nouveau Testament on parle de la communauté des saints ou de la communauté des frères, dans les lettres de St Paul plus particulièrement.
Nous sommes des saints, c’est-à-dire, au premier sens du mot, des personnes choisies et appelées par Le Seigneur pour témoigner que seul Dieu est Saint. Il l’est tellement qu’on chante tous les dimanches à la messe : « Saint ! Saint ! Saint Le Seigneur, Dieu de l’univers ! ».
Et si nous le sommes, nous le sommes par participation à la sainteté de Dieu parce qu’il est bon pour nous. C’est ce que dit le début de la 2ème prière eucharistique : « Toi qui es vraiment saint, toi qui es la source de toute sainteté… »

C’est bien de dire que nous sommes tous des saints, mais j’ajoute tout de suite qu’il nous faut aussi le devenir parce que cette sainteté dont Dieu est la source n’est pas toujours bien accueillie dans notre vie.

Un jour, je faisais visiter une église à un groupe de caté. On regardait les vitraux qui racontaient la vie des saints qui peuplent notre histoire chrétienne, et la catéchiste demanda à un enfant : « Qu’est-ce qu’un saint ? » Et l’enfant répondit : « C’est quelqu’un qui laisse passer à travers lui la lumière. » C’est une réponse bien normale quand on regarde les vitraux, mais cette définition est très juste au-delà d’une simple visite d’église et de ses vitraux. Un saint c’est quelqu’un qui laisser passer la lumière de Dieu à travers lui, et cela toute sa vie.

Avouons qu’à cette lumière nous mettons bien souvent des obstacles. Voilà pourquoi, nous qui sommes des saints, nous avons à le devenir un peu plus chaque jour.

Nous sommes créés à l’image et à la ressemblance de Dieu qui est saint. Nous sommes sauvés par Jésus, le Christ, le seul Saint, le seul Seigneur, pour reprendre des expressions du Gloire à Dieu. Nous sommes vivifiés par l’Esprit Saint, celui qui nous rassemble en Eglise dans la communion des saints, les saints d’hier et ceux d’aujourd’hui.

Il y en a qui disent : « Moi, je ne pourrai jamais être sainte comme la petite Thérèse ou Bernadette de Lourdes. Je ne serai jamais un François d’Assise ou un Vincent de Paul. Il ne s’agit pas d’être comme eux. « Soyons ce que nous sommes, disait St François de Sales, mais soyons-le bien. »

Les saints du XXIème siècle sont parmi nous. Les grands témoins du passé, ceux qui sont au calendrier, ont été ce que nous sommes. Ils croyaient au même Dieu que nous, avaient une même soif de bonheur et de vérité que nous. Ils possédaient leurs propres talents, tout comme nous. Hier les saintes étaient bergères ou reines, les saints chevaliers ou fondateurs d’ordres religieux. Aujourd’hui ils sont agriculteurs ou ouvriers d’usine, médecins ou chauffeurs routiers, mères au foyer ou salariées, ils sont joueurs de foot ou engagés dans l’humanitaire, ils sont à l’école, au collège, au lycée, apprentis…
Notre Eglise a besoin de saints, de personnes qui laissent passer la lumière de Dieu à travers leurs gestes et faits quotidiens. Le monde en a besoin aussi. Ce ne seront pas des extra-terrestres, c’est dès aujourd’hui chacun de nous dans la situation qui est la sienne.

Que cette fête de la Toussaint nous remette devant cet appel : nous sommes tous appelés à la sainteté, nous qui sommes déjà devenus des saints par notre baptême.

Abbé Thierry Piet