Homélie pour la messe des défunts de la paroisse.
Article mis en ligne le 5 novembre 2021
dernière modification le 7 novembre 2021

Pour la messe des défunts à Benet avec textes du jour 31ème dimanche B.

Dans la Lettre aux Hébreux, il est écrit : « Jésus, puisqu’il demeure éternellement … est en mesure de sauver d’une manière définitive ceux qui s’avancent vers Dieu, grâce à Lui, car il vit pour toujours, afin d’intercéder en leur faveur. »
Nous sommes nombreux, ce matin, dans cette église, pour nous souvenir des défunts de nos familles et de notre paroisse, en particulier ceux qui nous ont quittés depuis la Toussaint 2020.
Ils sont arrivés au terme de leur pèlerinage sur la terre. Ils sont rassemblés, eux aussi, mais pour toujours auprès du Seigneur, dans son bonheur et son amour.
Et notre rassemblement, ce matin, préfigure ce rassemblement où tous ceux que nous avons connu sont présents.
Nous nous avançons vers Dieu, grâce au Christ Jésus qui est notre guide et notre soutien, qui est notre frère en humanité partageant tout, sauf le péché.
Ressuscité, il est en mesure de sauver d’une manière définitive, nous dit la lettre aux Hébreux à condition que nous le voulions, que nous lui tendions la main, que nous accueillions en Église les sacrements de la route, en particulier celui de l’Eucharistie qui actualise le salut en nos vies. Car c’est aujourd’hui que Dieu sauve ! Dieu sauve d’une manière permanente puisque la mort et la résurrection de Jésus ont des répercussions dans toute l’Histoire de l’humanité comme dans chacun de nos histoires personnelles.

L’Évangile nous dit que nous ne sommes pas loin du Royaume de Dieu quand nous vivons les deux plus grands commandements :

Le premier commence par « Écoute ! » Il est vrai que si nous n’écoutons pas, nous ne pouvons pas accueillir la Parole de dieu. Souvent nous n’écoutons que nous- mêmes ou le bruit du monde. Souvent nous n’écoutons que notre chagrin, nos misères, et nous sommes repliés sur nous-mêmes, incapables de nous ouvrir à une parole d’amour, de foi et d’espérance. « Écoute », nous dit le Seigneur. Écouter c’est s’ouvrir à quelque chose, c’est sortir de soi…
« Le Seigneur notre Dieu est l’Unique Seigneur. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force ». Aimer c’est être lui avec tous les jours de notre vie, aimer c’est nous familiariser avec la personne qu’on aime, aimer Dieu c’est entrer dans sa famille, c’est entrer dans sa vie, c’est partager un amour : celui qu’on lui offre mais aussi celui qu’il nous donne. Un amour qui nous tient tout entier ; le cœur, l’âme, l’esprit… un amour qui est une force, un amour qui nous rend fort.

Et le deuxième commandement : « Tu aimerais ton prochain comme toi-même. » L’amour de Dieu invite à aimer son prochain et soi-même ; l’amour du prochain et de soi-même conduit à l’amour de Dieu, est un chemin, passant par Jésus, Le Christ, notre frère, qui nous mène à Dieu.

A la célébration des sépultures, vous êtes sensibles, dans le choix des textes de la Parole de Dieu à cette notion d’amour dans la vie de nos chers disparus. Comme nous, ils ont aimé, ils ont cherché à aimer, ils ont avancé sur le chemin de l’amour… celui que le Christ nous propose pour nous préparer à la rencontre de son Père, de ce Dieu qui est tout amour, qui n’est qu’amour tout entier.

St Jean écrit dans sa première lettre : « Qui dit aimer Dieu et n‘aime pas son frère est un menteur. » St Paul écrit aussi : « L’amour ne passera jamais. »
Quand Jésus dit dans le Notre Père, sa prière : « Que ta volonté soit faite ! » c’est une volonté d’amour, celle qui consiste à vouloir nous rassembler dans la joie de son amour, celle qui consiste à nous aimer déjà les uns les autres pour annoncer ce rassemblement auquel il nous convie.

Puissions-nous graver dans notre cœur ces paroles, ces commandements du Seigneur et nous demander comment nous agissons pour montrer à Dieu que nous l’aimons et que nous l’écoutons, pour montrer à nos frères que nous les aimons et que nous voulons davantage les aimer ?

Et en ce jour où nous faisons mémoire de nos frères et sœurs défunts, puissions-nous encore accueillir ce qu’ils nous ont laissé de leur amour pour que nous avancions un peu plus vers Dieu avec le premier de nos frères : le Christ qui nous tend la main, le Christ Ressuscité qui nous mène à notre propre résurrection, l’avenir pour lequel nous sommes promis.

Abbé Thierry.