Quand survient le départ d’un être cher
Article mis en ligne le 28 décembre 2008
dernière modification le 5 février 2013

PARTIR...

Partir ! . . . C’est d’abord vivre une séparation, mais c’est aussi se mettre en route vers une destinée, envisager une arrivée quelque part.
Celles et ceux qui restent à la maison ressentent ce départ comme un éloignement de celui qui s’en va, comme une déchirure : ils auront à vivre l’absence de l’autre comme un manque, comme quelque chose d’eux mêmes qui est brisé, rompu. De savoir l’autre en sécurité là où il est, les réconforte, mais cela n’enlève rien à la douleur de la séparation qu’il est parfois difficile d’assumer humainement.

C’est nous tous qui avons à vivre un jour ou l’autre ces départs au sein de nos familles ou dans le cercle de nos amis... Nous ressentons au plus profond de nous-mêmes comme un sentiment d’impuissance face à ces liens rompus, et nous ne pourrons jamais effacer de notre coeur les traces de ces affections brisées. Il nous faudra alors nous reconstruire, continuer de grandir, de tisser de nouveaux liens, lentement, patiemment avec les personnes qui nous sont données pour continuer notre route. Nous ne pourrons jamais marcher seuls : nous avons besoin d’une communauté, d’une famille... qui manifeste sa présence et une réelle affection. Quelque soit la nature du départ, le rôle d’une Communauté Chrétienne ou humaine est capital à ce moment là : elle nous montre le chemin d’une vie nouvelle : ainsi les femmes et les hommes qui vivent à nos côtés deviennent tout naturellement des frères en humanité, en marche dans une même communion sur un chemin toujours à inventer...

Et la personne qui est partie ? N’est elle pas partie pour arriver quelque part ? Il lui a fallu quitter ceux et celles qu’elle aimait pour une autre destinée. C’est quand même pour elle aussi une immense aventure marquée par l’inconnu et par une multitude de questions qui peuvent parfois apporter le doute et la peur au moment de la séparation... mais c’est aussi la confiance en la vie, en l’amour d’un Autre qui nous pousse en avant malgré nous. Si nous avons hérité de la vie par amour, il n’est pas possible que ce même amour nous conduise un jour à ne plus exister pour personne.

Partir, quitter ceux que l’on aime... avec l’espérance d’arriver sur un autre rivage que nous découvrirons avec des yeux tout écarquillés comme un jour de véritable naissance.

Louis Morandeau

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