3ème dimanche de l’Avent B

C’est le troisième dimanche de l’Avent, un dimanche placé sous le signe de la joie et de la lumière.
Pourtant, dans la deuxième lecture, il semble bien que les thessaloniciens ne respirent pas beaucoup la joie. Un peu comme nous peut-être… à certains moments ou dans cette période difficile que nous traversons…
–  Ils prient tout juste ce qu’il faut.
–  Ils tournent le dos à l’Esprit prophétique comme on éteint la lumière en sortant.
–  Leur vie morale n’est pas claire.
–  Quant à la paix, Paul les invite fortement à vivre en paix avec les responsables de la communauté et entre eux.
–  Les critiques, les accusations et les coups fourrés vont bon train.
A quoi sert dans ces conditions de parler du retour du Seigneur, de cette venue du Seigneur qui commence à tarder ?
Cette question, nous pouvons nous la poser pour nous. A quoi ça sert de préparer Noël si on ne pourra pas le fêter avec les nôtres ? La joie dans nos cœurs et la lumière dans nos yeux risquent d’être amoindries.
Pourtant Dieu est fidèle à sa parole, dit St Paul, mais, d’une certaine manière, ce retour se mérite. On ne l’attend pas dans un fauteuil, ni d’ailleurs avec des jumelles. Cette attente doit nous activer dès aujourd’hui pour nous rendre dignes du monde rêvé. La force agissante de Dieu dans l’Église fera le reste.

Alors dans ce contexte, a-t-on besoin de prophètes ? Et plus fondamentalement, à quoi servent les prophètes ? A prédire et à annoncer les malheurs ? Ô Non, ne confondons pas prophètes et devins.
Au contraire, soyons attentifs au portrait que nous en donne la première lecture et à l’exemple de Jean, le Baptiste :
–  Le prophète est investi par l’Esprit de Dieu.
–  Il est messager et porte-parole, par lui Dieu manifeste sa volonté de salut.
–  Si le prophète attire l’attention, ce n’est pas sur sa propre personne, mais pour tourner les cœurs et les esprits vers un Autre : « Au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas ».
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Le temps de l’Avent nous fait parcourir à grandes enjambées la suite des siècles jusqu’au Christ : c’était le temps des prophètes, de Moïse à Jean-Baptiste. Un temps où Dieu était perçu comme le Terrible. Parce qu’il était mal connu, il cherchait avec obstination à se faire connaitre et à offrir son Alliance, pour placer son peuple sur le chemin de la vie. Toutes ces entreprises de Dieu, menées par l’intermédiaire des prophètes, ont trouvé leur accomplissement en Jésus, le Grand Prophète, qui connait Dieu et nous le fait connaitre.

A présent, si par Jésus Dieu s’est rendu visible, le temps des prophètes est-il fini pour autant ? L’Apôtre Paul nous met en garde : « Ne repoussez pas les prophètes ». Car ils sont encore nécessaires ! Nous ne sommes que dans des temps intermédiaires : entre le Jour de Dieu, où la mort a été vaincue par la Résurrection, et ce Jour de Dieu, encore à venir, qui manifestera le ciel nouveau et la terre nouvelle.
C’est toujours le temps des prophètes. Bien sûr, Jésus est venu, il a fait connaitre Dieu, son Père. Mais il ne s’offre plus à nos regards que par des signes qu’il faut saisir. Aussi son Esprit fait de tous les chrétiens des prophètes.
–  Prophètes les uns pour les autres
–  et prophètes pour notre monde, chargés de révéler la présence de Dieu et de son Règne de Justice et de Vérité.

L’Esprit du Seigneur est sur nous, il nous envoie annoncer l’Évangile, avec son message de joie, mais aussi ses mises en garde, lorsque le salut est mis en échec.
Le prophète d’aujourd’hui est un témoin, à la manière de Jean-Baptiste.
–  Le vrai témoin est lumineux, non pas de sa propre lumière, mais de la lumière qu’il rend visible, de la lumière qui le traverse, celle du Christ Lumière.
–  Le vrai témoin est lumineux parce qu’il a une conscience peu ordinaire de sa mission et de sa lucidité peu commune sur ces limites. Servir est déjà un honneur trop grand pour lui.
Jean-Baptiste nous apprend beaucoup sur la manière d’être prophète aujourd’hui.

Alors puisque l’Esprit nous envoie : aplanissons le chemin du Seigneur ! Rendons témoignage à la lumière et soyons toujours dans la joie !