
Homélie du dimanche 4 juillet 2021, (Mc 6, 1-6), dernier caté-dimanche de l’année.
C’est tout de même bizarre : Jésus s’étonne du manque de foi des gens de son pays. Pourtant, ils croyaient tous en Dieu dur comme fer, les compatriotes de Jésus qui s’étaient réunis à la synagogue. Ils avaient la foi chevillée au corps, comme on dit. Ils adoraient Dieu, créateur du monde et maître de l’Histoire. A l’époque, il n’y avait pas d’athées ou d’incroyants. Ce n’est pas comme aujourd’hui !
Y aurait-il foi et foi ? Sans doute. Celle que réclame Jésus, ce n’est pas seulement la foi en Dieu héritée du passé, c’est – tenez-vous bien ! – la foi en lui, le charpentier du village. Est-ce possible qu’un artisan dont on connaissait les parents et tout le cousinage demande la foi qu’on ne donne qu’à Dieu ?...
Et par-dessus le marché, la foi qu’il voulait, ce n’était pas des croyances mais le bouleversement de l’existence : « Si quelqu’un perd sa vie à cause de moi et de l’Évangile, il la sauvera… » Il fallait, disait-il, le suivre, donner et se donner, aimer jusqu’aux ennemis, porter sa croix…
Allez, soyons honnêtes… nous qui sommes croyants, nous qui avons soit disant la foi, est-ce vraiment dans la foi proposée par Jésus que nous traçons notre chemin ? Attention à ne pas donner une réponse trop rapide !
Les enfants, vous avez appris, cette année, que la foi est un chemin et une aventure, que la foi naît d’une rencontre avec Jésus.
Le caté, c’est cela : découvrir Jésus qui veut nous rencontrer, et c’est en le rencontrant qu’on apprend plein de choses sur lui et sur son Père. La foi est un chemin, et bâton à la main, comme autrefois Abraham, Moïse et Jean-Baptiste, nous allons de découverte en découverte, de connaissance en connaissance… avec ses pieds, avec sa tête, avec son cœur.
La foi apparait trop comme une connaissance définitive, un trésor que l’on voudrait conserver avec l’acharnement d’un propriétaire ou la fébrilité craintive du possédant.
La foi n’est pas une doctrine à professer et à protéger, mais quelqu’un à rencontrer, à connaitre et à aimer.
Comme les habitants de Nazareth et la parenté de Jésus, nous croyons un peu vite tout savoir de lui, de ce qu’il est , de ce qu’il enseigne, de ce qu’il attend de nous. Et c’est si peu vrai.
Chaque rencontre avec le Christ est découverte nouvelle, quelquefois inattendue, surprenante et même déroutante.
Les enfants, nous sommes à la fin d’une année de caté. Ça ne veut pas dire que vous connaissez tout de Jésus. Ça ne veut pas dire non plus que Jésus se met en vacances. Non, continuez à le rencontrer cet été dans la prière, continuez à le rencontrer comme on rencontre un ami. Dites-lui tous les jours : merci, pardon, s’il te plait. (la prière de l’Alliance). Vivez en sa présence, et en septembre quand le caté reprendra vous aurez plaisir à parler de lui aux copains et copines et vous aurez plaisir à apprendre encore quelque chose de lui.
Et ce que je dis aux enfants, je le dis aussi à tous. Ne passons pas une journée sans rencontrer Jésus qui a foi en nous et qui réclame notre foi. Laissons-nous bousculer par lui qui veut nous emmener toujours plus loin, qui veut faire de belles choses avec nous. Ce ne sont pas que des livres qui nous le feront connaitre, ce seront nos rencontres avec lui.
Oui, n’ayons pas des croyances qui n’engagent pas, ayons foi en Jésus qui nous prend par la main pour faire route avec lui. La foi désinstalle toujours car elle est toujours mise en route.