Homélie de la fête de la paroisse Saints Louis et Zélie Martin 2 octobre 2022
Article mis en ligne le 5 octobre 2022
dernière modification le 29 novembre 2022

par BFCM
Fête de la paroisse Saints Louis et Zélie Martin
2 octobre 2022
Homélie

Aujourd’hui c’est un mariage. Et ne dit-on pas : mariage pluvieux, mariage heureux ! Bien sûr on aurait aimé une noce, avec un peu plus de soleil, mais il en est autrement. Alors on va faire avec la météo que le ciel nous donne. Notre Galilée à nous a besoin de pluie, on ne va pas se désoler quand il y en a un peu puisque c’est une bénédiction.

Les textes de ce dimanche, vous l’avez remarqué, ne sont pas ceux du 26ème dimanche ordinaire, mais ceux de la messe écrite pour fêter Saints Louis et Zélie Martin. Il est question de mariage : les Noces de Cana.

Et cela me donne trois idées :
La première concerne la nouvelle paroisse. C’est le mariage de St Pierre l’Abbaye et Ste Marie en Plaine et Marais (moins Doix et plus Nieul, je n’oublie pas). Déjà, depuis plusieurs années nous avons pris l’habitude de nous fréquenter, de travailler ensemble, de partager, de nous unir pour certaines missions. C’était l’époque des fiançailles. Aujourd’hui nous nous disons oui après de nombreuses réunions de consultations, d’enquêtes, de discernement, de partages et de prières pour la mission. Et il fallait bien une fête pour fonder cette nouvelle paroisse comme on fonde une famille.

La deuxième concerne le couple Louis et Zélie Martin.
Premier couple chrétien canonisé ensemble lors du Synode romain sur la famille le 18 octobre 2015.
Toute la matinée, mais aussi dans les derniers bulletins de la paroisse, petits et grands, vous avez pu découvrir un peu qui sont Louis et Zélie Martin : un homme, une femme, un couple, une famille, qui nous ressemblent en bien des points et qui nous disent aujourd’hui qu’être saint c’est possible dans la vie de tous les jours, dans tout ce que nous avons à vivre, humblement, mais toujours avec un grand désir d’être en communion avec le Seigneur sans nous détacher de la vie de ce monde qu’il faut aimer comme l’aime le Seigneur.
Mettre notre nouvelle paroisse sous le patronage de Louis et Zélie Martin, c’est nous mettre en route sur ce chemin de sainteté. C’est nous placer également sur un terrain de mission. Nous le savons bien depuis longtemps, ce qu’on appelle ici la Plaine c’est notre terrain de mission, c’est notre champ missionnaire. Ste Thérèse, patronne des missions dont la fête était hier, qui a bénéficié de la sainteté de ses parents avant même leur canonisation, avait déjà donné à une partie de notre nouvelle paroisse cette impulsion missionnaire qui est propre à chaque chrétien, car un baptisé est un envoyé.

Je ne l’ai pas raconté à tout le monde, mais je vais le faire maintenant. Comment Louis et Zélie Martin ont-ils été choisis comme nom de notre nouvelle paroisse ?
C’était à une réunion des équipes pastorales du doyenné à Fontenay où un couple intervenant était venu nous parler de la famille, du synode sur la famille et de la préparation au mariage. Les noms de Louis et Zélie Martin ont été prononcés et cela a fait tilt dans ma tête. Je me suis dit : Voilà un nom qui changerait des noms traditionnels pour notre nouvelle paroisse et qui pourrait nous donner un nouvel élan missionnaire !
Le lendemain, une personne vient me trouver pour me faire part de son idée pour le nom de la paroisse. Toute hésitante elle me dit : j’ai pensé à Louis et Zélie Martin, mais c’est peut-être trop original et trop long. Et je me suis dit : Tiens ! Deux signes en 24h, ce n’est pas banal, l’Esprit Saint y est peut-être pour quelque chose !
Puis le lendemain, alors que j’avais envoyé la veille au soir les propositions de noms à l’évêque, quelqu’un vient me voir pour me partager ce à quoi il avait pensé. Je lui dis : Tu arrives trop tard, j’ai envoyé les noms hier soir ! Ce n’est pas grave, me dit-il, je vais te le dire quand même ! Et il me cite plusieurs saints en justifiant ses choix. Et finalement quel nom as-tu donné en premier, me dit-il ? Je lui réponds : Louis et Zélie Martin. Et aussitôt il me dit : Figure-toi, j’y avais pensé moi aussi ! Troisième signe ! Et là je me suis vraiment dit, ce n’est plus peut-être mais sans doute une idée de l’Esprit saint.
Voilà pour la petite histoire, il nous faut maintenant inventer la grande histoire avec nos vies et les fruits de sainteté que Louis et Zélie Martin nous ont laissés.

La troisième idée qui me vient à partir des Noces de Cana concerne le vin nouveau. Symbole de joie, symbole du Christ qui se donne.
Tout change lorsque le Christ agit. Et si tout change, c’est pour le bien. Le vin de la noce, dont Jésus fait le cadeau discret, ce vin qui réjouit, qui exalte, n’est donné que pour la joie commune et pour la réussite du banquet de noces. La vie nouvelle qu’il donne n’a de raison d’être que le salut et le bonheur de tous. Notons la discrétion du Christ. C’est lui qui fait tout sans en avoir l’air. Il renonce au sensationnel, il repousse tout élément spectaculaire, il se retire modestement en nous laissant le bénéfice de ce qu’il a accompli.
Souvent, on entend des jérémiades : nos églises se vident, le nombre de prêtres diminue, les jeunes ne vont pas à la messe, la foi est en train de mourir. Et je sens une lassitude. Il y a des personnes qui démissionnent comme on jette l’éponge alors que l’on est missionnaire toute sa vie quel que soit l’engagement concret.
Car à vouloir trop compter sur nous-mêmes, sur nos forces, c’est oublier que le Christ est là, que son Esprit travaille au cœur du monde, de l’Église et de notre paroisse. Si nous laissons tarir la source du vin nouveau, c’est sûr que le mariage ne sera pas réussi, mais si, au contraire, nous accordons notre vie à celle du Christ qui nous unit dans son amour nous pourrons faire ensemble de grandes choses à partir des petites que nous savons et que nous saurons encore faire, et la joie sera toujours là. A condition de ne pas être sans espérance et sans conversion. Souvenons-nous de cette parole de Jésus : A vin nouveau, outres neuves.

Alors soyons ces outres neuves débordant de vin nouveau. En ces temps de rentrée difficile pour tout le monde, partageons avec tous ceux qui ne sont pas à la fête tous les jours. Buvons les paroles de l’Évangile qui nous appellent au bonheur de la sainteté et à en rayonner autour de nous. Donnons le bon goût de l’Évangile à tous ceux qui sont amers. Partageons notre joie à ceux qui sont tristes. Faisons confiance en l’Esprit Saint pour qu’il chasse nos pessimismes et que nous vivions d’espérance en Église et pour le monde. Et soyons heureux de ce que nous sommes ainsi que de la mission qui nous attend, car il y a toujours de la joie à travailler pour le Seigneur.

Que Louis et Zélie Martin nous y aident par l’exemple qu’ils nous laissent et dans notre communion avec eux.

Abbé Thierry Piet, curé de la paroisse


Dans la même rubrique