L’Eglise et l’argent
Article mis en ligne le 20 juin 2011

Tout savoir sur l’Eglise et l’argent ...

Que « gagne » un prêtre ? Que reçoit un évêque ? Quelle aide l’Eglise reçoit-elle ? Et les subventions de l’Etat ?

Il est ainsi des questions qui ne cessent de revenir.

Depuis quelques années, l’Eglise publie ses comptes, n’hésite pas à faire connaître ses soucis financiers, et donne à tous ceux qui le souhaitent les documents sur son fonctionnement financier.

1 - Seuls les dons des catholiques

L’Eglise en France se compose d’environ 90 diocèses dont dépendent des paroisses et des services. Chaque diocèse dispose d’une « Association Diocé¬saine » - seule entité juridique reconnue par l’État – qui, sous la responsabilité de l’évêque, a la charge de tous les frais permettant l’exercice du culte (personnel, im¬meubles, impôts, etc.)
Ce sont les catholiques, eux-mêmes, qui font vivre l’Église. Elle ne reçoit :
• ni versement d’impôt « pour le culte »
• ni taxes spécifiques
• ni subventions

2 - Les six grandes ressources

= Le denier de l’Eglise
C’est le don annuel que font les catholiques, à partir du premier dimanche de carême, pour parti¬ciper au financement de la vie du diocèse. Les sommes recueillies servent au traitement des prêtres, et à celui des animateurs laïcs en pastorale (LEME = Laïcs En Mission Ecclésiale).

= La collecte paroissiale
Organisée chaque année à partir du mois de septembre, la collecte paroissiale aide la paroisse dans ses charges telles que l’entretien des bâtiments (presbytère, salle paroissiale, chauffage des églises), les frais de fonctionnement (déplacement des prêtres, soutien aux mouvements d’Action Catholique et à la catéchèse, frais de forma¬tion des laïcs ... )

= Les quêtes
A chaque office, et plus particulièrement aux messes du dimanche, la quête recueille l’offrande des participants. Cette quête est généralement affectée aux ressources de la paroisse. Dans un esprit de solidarité et de partage, un certain nombre de quêtes sont affectées à des causes spécifiques (missions, vocations...)

= Les offrandes de messes
En faisant une offrande, à l’occasion d’une messe pour telle ou telle intention, le demandeur participe à la vie des prêtres.
Pour guider votre choix, les évêques de France proposent que l’offrande versée soit au moins de 16 €.

= A l’occasion des cérémonies ; le « casuel » :
A l’occasion des mariages, obsèques, l’Eglise, pour parti¬ciper aux dépenses engagées, souhaite que les catholiques fassent un effort particulier : Pour le diocèse de Luçon (Vendée), le « casuel » est fixé à 144 €.
Pour ce qui concerne les baptêmes, il est proposé aussi une offrande de 35 €.

= Les dons et legs
Il s’agit de sommes remises à l’Eglise soit à l’occasion d’un événement exceptionnel (dons), soit donnée par testa¬ment avant le décès (legs).

3 - Que gagne un évêque, un prêtre un laïc en mission, un employé ?

L’évêque, comme le prêtre de son diocèse, reçoit un trai¬tement proche du SMIC dans la mesure où les dons des ca¬tholiques permettent d’équilibrer le budget du diocèse. Les laïcs chargés par l’évêque d’une mission sont par¬fois salariés. Dans ce cas, ils sont au même régime que tout salariés français (le SMIC est, là encore, la référence). Le personnel laïc de l’Eglise en France dispose d’un sta¬tut du personnel reconnu : il détermine le régime d’activité auquel il appartient par catégorie dans les secteurs divers tels que la gestion, l’administration, les services techni¬ques... Son salaire s’appuie sur une valeur du point d’in¬dice révisée deux fois par an.

4- Les finances des paroisses sont autonomes et solidaires

Chaque paroisse établit et gère son budget, sous la responsabilité du curé accompagné d’un Conseil économique paroissial. Elle le fait en lien et solidairement avec l’Association Diocésaine dans l’ensemble de sa gestion administrative et financière

5{{}} - L’Eglise de France participe aux frais du Vatican

Ce sont directement tous les catholiques qui parti¬cipent au financement des frais du Vatican. Chaque année, une quête « Denier de Saint Pierre » est réalisée dans toutes les paroisses du monde pour aider la vie de l’Eglise dans les pays pauvres et soutenir les œuvres du Pape.
Lorsque le Pape se déplace dans un pays, il est l’invité des catholiques de ce pays. Ce sont donc les diocèses de ce pays qui ont la charge des frais de déplacement.

6 - Les édifices du culte

L’Eglise a besoin de lieux pour célébrer les offi¬ces, rassembler les communautés, enseigner (catéchisme), travailler (salles de réunions) ou loger ceux qui sont à son service.
Tous les édifices qui appartenaient à l’Eglise avant 1905 sont devenus propriété de l’Etat ou de la commune qui en ont la charge. Seule l’Eglise dispose de l’utilisation de ces lieux et finance leur fonctionnement (chauffage, éclairage…).
Tout ce qui a été construit, réalisé, aménagé depuis 1905 est aujourd’hui la propriété de l’Eglise, généralement de l’association Diocé¬saine. Il lui appartient donc d’en supporter les charges (mobilières, immobilières, impôts).

7 - Les exonérations légales, les impôts et les cotisations

Reconnue comme association cultuelle, l’Association Diocésaine peut bénéficier de soutiens légaux.
¨ Pour les dons
La loi autorise tout donateur à bénéficier d’une ré¬duction d’impôt légale de 60 % des dons dans la li¬mité de 20 % du revenu imposable
¨ Pour les legs
L’Association Diocésaine est habilitée à recevoir des dons et legs exonérés des droits de mutation.
¨ Pour les impôts et les cotisations
L’ensemble du personnel de l’Eglise est soumis aux règles et réglementations en vigueur : cotisation so¬ciale et retraite, CSG, RDS ...
Toutes les structures de l’Eglise s’acquittent des frais et taxes légales : taxes foncières et d’habitation sur les immeubles et les loyers ...

8- L’engagement des personnes

La « richesse » de l’Eglise catholique repose surtout sur l’engagement des personnes. Elle s’exprime, grâce à de nombreux bénévoles :
• Dans la mission de l’Eglise où un grand nombre d’entre eux offrent de leur temps
• Dans l’aide matérielle et la participation aux tâ¬ches de la vie quotidienne des paroisses
• Dans l’organisation générale des finances au ser¬vice d’une gestion rigoureuse.

L.M.