l’A-Dieu au Père Ephrem Tenaud.
Article mis en ligne le 10 août 2024
dernière modification le 11 août 2024

par BFCM

C’est le lundi 5 août 2024 qu’ont eu lieu, à Chaillé les Marais, la célébration d’A-Dieu et l’inhumation du Père Ephrem.

Voici des textes et témoignages qui nous redisent combien il a été important pour ceux qu’il a connus, accompagnés et aimés tout au long d’un ministère si fécond ...

- Mot d’Accueil -Itinéraire de vie par Gérard Boudaud.

Le Père Ephrem Tenaud est né le 9 décembre 1945 à St Philbert de Bouaine. Ses parents étaient agriculteurs. Il fait partie d’une famille où vous étiez 7 enfants (4 filles et 3 garçons).
Comme les prêtres, tu passes par Chavagnes, Les Herbiers et Luçon. A la fin de ta 4ème année, au grand séminaire, tu prends contact avec le supérieur des Missionnaires de la Plaine, et tu vas faire un stage à Beauvoir sur Mer avec Clément Pichaud, Marcel Maingourd, stage à la fois de travail (les huîtres) et de pastorale.
Tu fais ton noviciat de 1972 à 1973 où tu deviens Missionnaire de la Plaine. Et tu es ordonné prêtre le 16 juin 1974 à Chaillé les Marais.
De septembre 1974 à 1979, tu te mets au service du secteur de St Michel en l’Herm.
De septembre 1979 à 1997, tu évolues au Centre Spirituel de Chaillé les Marais (animateur, directeur adjoint et directeur) avec nos sœurs Oblates de Ste Thérèse.
De 1981 à 1994, tout en assurant les prédications, les retraites, les accompagnements personnels puis de CVX à partir de 1985 ; avec une petite équipe, nous assurons des week-ends pour les jeunes à Chaillé les Marais et à Corme Ecluse en Charente Maritime, et cela trois fois par an.
De 1997 à 2002, tu quittes Chaillé pour devenir curé de la paroisse de Ste Marie en Plaine et Marais à Benet.
De 2002 à 2011, tu reviens à Chaillé comme directeur du Centre Spirituel, supérieur inter diocésain des Missionnaires de la Plaine, membre du Conseil Presbytéral, accompagnateur du service diocésain de la vie spirituelle.
De 2011 à 2019, curé de la paroisse Ste Thérèse de Chaillé les Marais, en même temps directeur adjoint du Centre Spirituel, délégué épiscopal à la vie consacrée.
2020-2021, aumônier de l’Épiardière, du centre d’accueil Pierre Monnereau et à la maison mère des Sœurs des Sacrés Cœurs de Jésus et de Marie à Mormaison. Et là, tu es fatigué.
2021-2024, tu entres à la maison du clergé du Landreau aux Herbiers.
Dimanche dernier 28 juillet, tu rentrais à l’hôpital de Cholet ; mercredi soir 31 juillet, après notre rencontre Jean-Claude et moi, et aussi de Marcelle ta sœur et son mari, tu nous quittais.
Je termine par une parole que tu aimais bien : « je reconnais tout ce que le Seigneur m’a donné dans les situations rencontrées ».

- Témoignage de Thérèse Jaud pour la Fraternité Missionnaire de la Plaine et de Sainte Thérèse.

ÉPHREM ! un prénom rare, presque unique dans le diocèse comme dans notre région apostolique et même au-delà…un prénom qu’affectionnait tout particulièrement « notre » Éphrem, et qu’il était heureux et fier de porter…
Éphrem ! un prénom qui fut souvent l’occasion d’un 1er contact avec lui, suivi d’échanges amicaux, avant d’ouvrir la porte aux confidences, aux souffrances et aux joies secrètes comme aux questions les plus profondes et les plus lourdes à porter. Car Éphrem possédait le don de l’écoute qu’il a largement développé dans l’accompagnement personnel. Impossible de comptabiliser les heures données à écouter, à soutenir quiconque frappait à sa porte.
Éphrem ! un prénom facile aussi à retenir dans la liste des prédicateurs de retraites… surtout quand on avait eu la chance et le bonheur d’avoir entendu Éphrem commenter la Parole de Dieu au cours des rencontres au Centre Spirituel de Chaillé où il a exercé la plus grande partie de son ministère. Éphrem aimait commenter la Parole de Dieu… Il y avait quelque chose d’inné dans son goût pour la prédication. Un jour, il m’avait confié que ses premières auditrices avaient été les vaches qu’il gardait aux champs quand il était encore tout jeune. Je peux témoigner que pour moi, comme pour tant d’autres, il a ouvert la porte des Écritures… qu’il s’agisse des retraitants venus au Centre pour l’entendre, des WE ou retraites organisés pour religieuses apostoliques, des retraites dans les monastères, des retraites de prêtres, des soirées pour catéchistes venus de toute la Vendée, des soirées paroissiales sur le terrain, des W.E. de couples, et plus fortement encore, lors des WE jeunes qu’il avait créés et qui rassemblaient jusqu’à 80 jeunes auxquels il ouvrait la porte des Écritures. Éphrem avait l’art de rendre la Parole vivante, accessible à tous, avec des mots simples : ceux de la vie. A l’écouter, nous devenions… Zachée, Marthe ou Marie, l’aveugle ou le paralytique !!! Grâce à lui, l’évangile a pris chair dans nos vies, les Écritures nous sont devenues accessibles ; grâce à lui, nous avons découvert ou retrouvé la Joie d’être guéris, consolés, pardonnés, sauvés… et plus encore, par son ministère, nous avons connu avec la Joie de croire et d’être aimés.
Bien sûr, un tel investissement, ne pouvait pas se faire sans fatigue : avec Éphrem, pas besoin de fermeture automatique au Centre, il faisait toujours le job le soir ! Un tel travail ne pouvait pas aller sans tension pour quelqu’un d’aussi exigeant, même s’il se rassurait en répétant : l’imparfait fait, vaut mieux que le parfait non fait ! Et sans doute, son vieillissement précoce a-t-il été la conséquence d’une vie consacrée sans limites à son ministère !
Éphrem ! aujourd’hui, tu as enfin trouvé le sommeil, le repos et la paix ! Que, par ton intercession, notre Père miséricordieux nous accorde toujours son PARDON et sa PAIX. Qu’Il nous conduise comme toi, sur les chemins de l’Annonce de la Bonne Nouvelle.
Et comme nous le disons dans la Prière de notre Fraternité missionnaire de la Plaine et de Ste Thérèse : MERCI Seigneur, de nous établir ensemble, laïcs, prêtres, diacres et Missionnaires de la Plaine pour la mission dans nos Églises diocésaines, sous le signe de l’Amour miséricordieux.
Éveille en nous le charité et la compassion pour notre monde.

- Homélie de Nicolas Fabre, diacre.

Choisir ce passage de l’Évangile de Jean en pensant à Éphrem m’invite à réfléchir sur la spiritualité qui l’animait.
Ce désir de creuser ce que la parole de Dieu fait naître en nous.
Je me suis arrêté sur ce que Jésus désirait transmettre à ses disciples :
« Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. »
Ce commandement de l’amour est au cœur de l’Évangile de Jean.
Aimer comme Jésus nous aime, qu’est-ce que cela veut dire pour chacun de nous. Il y a tant de façons d’aimer, de prendre soin de ceux qu’on aime.
La façon d’aimer d’Éphrem, c’était d’accompagner les personnes. D’aider les personnes à trouver Dieu en toute choses, dans leur vie quotidienne, dans leur lieu de vie.
C’est la spiritualité des missionnaires de la plaine : être des témoins de l’amour de Dieu et propager la Bonne Nouvelle du Christ dans leur environnement local. C’est dans cet esprit-là qu’Éphrem a vécu son ministère.
Il a passé plus de 30 ans comme directeur du centre spirituel de Chaillé avec ce souci de faire découvrir à chaque personne qu’elle est aimée de Dieu. La spiritualité ignacienne l’a guidé dans cette mission qu’il s’était fixée. Son désir de compagnonnage avec le Christ, Désir partagé avec les compagnons Missionnaires de la Plaine. Ce désir de faire découvrir que Dieu est présent au milieu du monde et que c’est sur nos lieux de vie que nous allons à sa rencontre.
La spiritualité Ignacienne a marqué Ephrem et l’a guidé dans son désir d’accompagner des personnes.
Longtemps Éphrem a accompagné des équipes de la communauté de vie chrétienne : C.V.X. . Il a été l’assistant de la communauté régionale pendant plusieurs années. Grâce à lui beaucoup de membres de la C.V.X. ont pu découvrir la vie d’Ignace de Loyola. Et comprendre avec le cœur ce qui pouvait paraître, au départ, très intellectuel.
Je voudrais revenir sur le commandement que Jésus donne à ses disciples « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. » Qu’est-ce que cela veut dire pour chacun d’entre nous. Être aimé de Jésus. Y a-t-il une façon particulière d’être aimé de Jésus ?
Tout l’art de l’accompagnement est peut-être là : faire découvrir que Jésus nous aime tel que l’on est. Qu’il n’a pas de jugement à priori. Et qu’il nous invite à creuser au fond de nous, au fond de notre cœur ce sentiment d’amour. Découvrir que Jésus nous aime le premier : « ce n’est pas vous qui m’avez choisi, dit Jésus, c’est moi qui vous ai choisis et établis afin que vous alliez, que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure. »
Parler d’Éphrem c’est aussi associer tous ses compagnons missionnaires de la plaine, animés du même désir. C’est associer la fraternité des missionnaires de la plaine. Fraternité animée par le désir de faire église ensemble.
Samedi matin avec Geneviève nous sommes allés faire une visite au funérarium où reposait Éphrem. Nous avons rencontré quelques membres de la Fraternité. Nous avons prié ensemble. J’ai senti leur attachement à la Fraternité. Nous avons lu ensemble la prière de la Fraternité.
J’en reprends quelques passages pour faire le lien avec la première lecture :
La prière de la Fraternité dit : Merci de nous établir ensemble, Laïcs, Diacres, Prêtres, et Missionnaires de la plaine pour la mission de rendre notre église diocésaine sous le signe de l’amour miséricordieux.
Saint Paul nous dit : « soyez unis les uns aux autres par l’affection fraternelle, rivalisez de respect les uns pour les autres. »
La prière de la Fraternité dit : Merci Seigneur pour la vie que tu nous donnes aujourd’hui et que tu donnes par nous. Merci pour ces petites attentions au jour le jour, pour les regards qui donnent confiance, pour les sourires qui donnent courage.
Saint Paul nous dit : « ne ralentissez pas votre élan, rester dans la ferveur de l’esprit, servez le Seigneur avec la joie de l’espérance. »
La prière de la Fraternité dit : Accompagne-nous pour vivre le quotidien avec humilité et patience ; aide-nous à avancer sans découragement ; donne-nous la force d’accepter ce qui ne peut être changé et de transformer ce qui peut l’être.
Saint Paul nous dit : « soyez bien d’accord les uns avec les autres, n’ayez pas le goût des grandeurs, mais laissez-vous attirer par ce qui est humble. »
Si j’ai souhaité faire ce parallèle entre la prière de la Fraternité et la lettre de Paul, c’est bien pour signifier que Faire Église ensemble, c’est vraiment avoir ce désir que chaque personne se sente aimée du Christ. Telle qu’elle est, avec ses talents.
Le talent d’Éphrem était de donner du goût pour mieux connaître la vie de Jésus. Et, à la manière d’Ignace, de donner le désir de suivre le Christ.
Le centre spirituel de Chaillé animé au départ par les Missionnaires de la Plaine, reste ce lieu privilégié pour aller à la rencontre du Christ en se laissant toucher par les paroles de Jésus.

Évangile de Jean (15, 9-17) ; Épître de Paul aux Romains (12, 3-5.10-11.16)

- Prière Universelle

Refrain : Sûrs de ton amour et forts de notre foi, Seigneur nous te prions !
¤ Seigneur, tu as appelé Éphrem à te servir comme prêtre, voilà ce qu’il nous partageait au jubilé de ses 25 ans de sacerdoce.
Pour moi un prêtre c’est un homme de foi et de prière, un frère, un père et un passionné de la vie.
Il s’est donné sans compter à sa mission dans les paroisses, il a su par ses enseignements nous faire progresser dans la foi.
Il a suscité des engagements par des appels personnels, il savait se mettre à l’écoute et accompagner.
Seigneur, accueille-le pour l’éternité.
R/.

¤ Seigneur, pour ses proches : sa famille, ses frères Missionnaires de la Plaine et les membres de la Fraternité, pour toutes les personnes qu’il a rencontrées, les soignants du Landreau qui l’ont accompagné.
Qu’ensemble riches du message d’Éphrem ils poursuivent la mission dans leurs différents lieux de vie.
Seigneur, nous t’en prions.
R/.

¤ Seigneur, à l’appel de Mgr Garnier, Éphrem a su réorganiser la paroisse dans laquelle il était envoyé.
Il a délégué la responsabilité de divers services à des laïcs. Il s’est investi à mettre en place différentes formations de proximité ouvertes à tous et notamment aux 25/45 ans.
Que nos communautés continuent à être au plus proche de chacun et sachent entretenir l’élan missionnaire en s’adaptant aux mutations de notre société.
Seigneur, nous t’en prions.
R/.