Allez ! bouge-toi et ose !
Nous sommes tous des jeunes hommes riches.
Nous existons. C’est la première richesse. Nous avons une famille. Nous vivons dans un pays de paix. Nous avons du travail, des loisirs, des vacances… mais nous oublions très souvent de louer Dieu pour tout cela… et bien souvent nous ne pensons qu’à nous… nous préférons nous plaindre, nous sommes jaloux de ce que les autres ont plus que nous… et nous considérons le bonheur comme une accumulation de richesses plus qu’un partage de celles-ci avec ceux qui ont moins… mais qui, eux, nous partagent leur bonheur d’être libres, heureux de se contenter de ce qu’ils ont et qui nous donnent par là une grande leçon sur le bonheur.
A travers cet Évangile que les enfants viennent de nous restituer par leurs gestes, le Seigneur nous trace le portrait du disciple missionnaire. Nous sommes ce dimanche au début de la semaine missionnaire mondiale, ça tombe bien !
Ce jeune homme de l’Évangile vivait avec une grande inquiétude. « Que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ? »
Ce portait du disciple missionnaire, on peut le décliner en trois mots : humilité, amour et don de soi.
D’abord l’humilité.
« Pourquoi dire que je suis bon, dit Jésus au jeune homme ? »
C’est une invitation qui nous est adressée à ne pas nous prendre pour des gens parfaits.
Dieu seul est bon et sa bonté est pour tous, et sa bonté est toujours active.
La nôtre ? ça dépend des moments, et on peut toujours faire mieux.
Et souvent nous ne connaissons pas toutes les qualités et les ressources qui nous habitent pour exercer cette bonté avec ce qu’on est et ce qu’on a.
Reconnaissons cette humilité à déployer en nos vies, à l’exemple de l’humilité de Dieu qui s’est fait homme pour être plus proche de nous. C’est la plus grande manière pour lui d’exercer sa bonté et c’est un chemin pour nous.
Deuxième mot : Amour.
Jésus posa son regard sur le jeune homme et il l’aima.
Jésus ne juge pas cet homme. Il dialogue avec lui, lui rappelle les commandements de Dieu. Jésus lui parle avec son cœur et non pas comme un savant. Il sait toucher. Et on voit que Jésus touche le point sensible, là où il y a un manque à combler. Ce qui provoque la tristesse du jeune homme. Ce qui lui manque, c’est l’ouverture aux autres, capable de le combler davantage que ses richesses.
Troisième mot : Don de soi
« Va, vends ce que tu as, donne-le aux pauvres, puis viens, suis-moi. »
Jésus lui demande bouger, d’oser bouger, de ne pas rester là où il en est.
Jésus invite cet homme à se donner plus qu’à donner parce que l’amour est don de soi, un don gratuit.
Partager ses richesses c’est bien, se donner c’est mieux , c’est plus fort, plus grand.
C’est une invitation à la gratuité qui conduit à la grâce que Dieu fait aux hommes : « Alors tu auras un trésor au ciel ».
Oui, Jésus nous donne dans cette page d’Évangile le secret du succès de l’évangélisation du monde contemporain. Secret exprimé en trois mots : humilité, amour et don de soi.
Serons-nous de ces disciples missionnaires, ici et maintenant, en cette paroisse Saints Louis et Zélie Martin, les parents de sainte Thérèse, patronne des missions, elle qui n’est jamais sortie du carmel ? Car pas besoin d’aller au bout du monde pour se donner aux autres et faire connaître Jésus par une vie donnée comme la sienne.
Allez ! bouge-toi et ose ! pour rejoindre ici toutes celles et tous ceux qui attendent de toi un sourire, une main tendue, une rencontre, une visite, une parole… toutes celles et tous ceux qui attendent sans le savoir une parole qui les touche, les relève, les met en route et les rend heureux… toutes celles et tous ceux qui désirent rencontrer le Seigneur dans des célébrations de qualité où la musique, les chants, les paroles et les silences les rapprochent de Dieu pour les mettre en communion avec lui
Bouge-toi aussi pour trouver ou créer un groupe où tu pourras partager ta foi, tes doutes, tes questions, tes manques, tes joies et tes peines avec d’autres pour une aide fraternelle avec le regard aimant du Christ qui ne juge pas mais qui dialogue.
Que chacune et chacun, petits et grands, puissent repartir en fin de journée en se disant : voilà ce que je peux laisser aujourd’hui qui ne m’est pas vraiment utile ni même nécessaire pour vivre heureux pour avoir plus temps à consacrer aux autres et à Dieu, et ainsi faire vivre ma paroisse, lieu de communion et de mission, lieu de source et de ressource pour ma vie de baptisé, autrement dit ma vie d’appelé et d’envoyé.