Homélie pour le 1er dimanche de l’Avent
Article mis en ligne le 6 décembre 2024
dernière modification le 3 décembre 2024

par BFCM

Nous voici entrés dans une nouvelle année liturgique.

C’est le temps de l’Avent, de l’Avènement.
C’est le temps où nous attendons le retour du Seigneur dans la gloire tout en nous préparons à faire mémoire de sa première venue au milieu de nous.
En fait, c’est toute notre vie qui est un Avent. Ce temps liturgique nous le rappelle.
Alors, même si Noël est important, il faut voir plus loin.
Les textes de ce dimanche nous y invitent.

Comme ces derniers dimanches, nous avons des textes de genre apocalyptique.
Apocalypse, c’est un mot qui veut dire Révélation ou Dévoilement. C’est aussi le nom du dernier livre de la Bible. L’auteur a utilisé le premier mot de son livre pour lui donner le titre.
Si le genre littéraire utilise des images de catastrophes et de bouleversements cosmiques, c’est pour mettre en face l’espérance de la venue du Fils de l’Homme, de l’Agneau de Dieu qui va faire toutes choses nouvelles.
Cette littérature, c’est pour encourager ceux qui subissent des persécutions à tenir bon dans la foi et l’espérance… l’espérance étant la fille de la foi.

Face à ce qui nous est décrit dans l’Evangile de ce jour par rapport au retour du Seigneur dans la gloire, nous pouvons avoir deux attitudes. Et une même personne peut vivre les deux dans une même journée.
La première, c’est la crainte, la peur, la panique… une peur légitime… qui peut être personnelle mais aussi une peur entretenue par le voisinage, par des hommes politiques, et même par des chrétiens… Il y a toujours des gens qui se plaignent, qui disent que tout est foutu, que la fin du monde est arrivée. Et il est très facile d’entrer dans ce jeu.
La deuxième, c’est l’impatience. On en a marre d’attendre. Qu’est-ce que fait Dieu ? Pourquoi tarde-t-il à revenir ? Qu’il étende vite son règne et tout ira bien !

Les Thessaloniciens auxquels l’Apôtre Paul écrit étaient de ces gens. Des gens à la fois impatients et paniqués. Ils attendaient le retour imminent du Christ. Mais voilà que des disciples commencent à mourir, ils ne seront pas là pour ce retour, ils ne verront pas, et ne pourront donc pas bénéficier de ce deuxième avènement. Saint Paul les invite à avoir entre eux « un amour de plus en plus intense et débordant » et que cet amour affermisse leurs cœurs, « les rendant irréprochables en sainteté devant Dieu, lors de la venue de notre Seigneur ». Il les invite à plaire à Dieu par leur conduite.

Eh bien, ce qu’il dit pour les Thessaloniciens, il le dit pour nous aussi.
Entre peur et impatience, il y a place pour l’espérance.
Nous allons beaucoup entendre parler de l’Espérance dans cette nouvelle année liturgique qui est aussi une année jubilaire comme tous les 25 ans. Le pape François a voulu la placer sous le signe de l’Espérance ; il désire que nous devenions des « pèlerins d’espérance ».

Car entre hier et demain, entre la première venue du Seigneur dont nous allons faire mémoire à Noël et son retour dans la gloire au jour et à l’heure que seul Dieu connaît, il y a l’aujourd’hui : le nôtre qui est aussi celui de Dieu, celui où Dieu vient nous visiter. Nous ne sommes pas abandonnés, Dieu est toujours avec nous. C’est nous qui ne sommes pas toujours avec lui. Et cet aujourd’hui c’est le temps de l’espérance, le temps du Nouveau Testament, de la Nouvelle alliance, le temps de notre vie qui est temps de l’Avent.

Il est venu, il reviendra, mais il vient aussi tous les jours pour nous aider, nous apprendre à tenir debout, à être ferme dans notre foi, à être des hommes, des femmes, des jeunes, des enfants amoureux de la vie car notre Dieu est celui de l’amour et de la vie, à être des personnes pleines d’espérance parce que le Seigneur qui ne désespère jamais de nous est là à nos côtés pour marcher sur nos chemins, parfois difficiles. Le Seigneur sait ce qu’est la croix ; il en a eu raison ; nos chemins de croix sont désormais des chemins pascals.

Nous allons préparer Noël, en famille, en Eglise… Déjà la joie de Noël nous atteint. Que ce soit la même chose quand nous nous préparons au deuxième avènement du Seigneur, son retour dans la gloire. Que nous soyons des disciples non peureux mais joyeux, des pèlerins pour lesquels l’impatience ne soit pas un trépignement mais un élan vital, des baptisés qui habitent l’espérance.

Le pape nous donne plein de petites choses concrètes pour vivre cela. Je le cite :
« Le soir, avant de vous coucher, en repassant les événements que vous avez vécus et les rencontres que vous avez faites, partez à la recherche d’un signe d’espérance dans la journée qui vient de s’écouler… Un sourire de quelqu’un que l’on n’attendait pas, un acte de gratuité observé à l’école, une gentillesse rencontrée sur le lieu de travail, un geste d’aide… Entraînons-nous à reconnaître l’espérance et notre cœur s’illuminera d’espérance. Nous pourrons alors être des phares de l’avenir pour ceux qui nous entourent ». (préface de « L’espérance, une lumière dans la nuit », cité du Vatican, 2 octobre 2024.)

T.P