Fête du baptême de Notre Seigneur
Nous, les catholiques, nous avons appris au caté que nous avons sept sacrements. En fait, nous aurions intérêt à parler de 3+3+1.
- Les sacrements qui font les chrétiens : le baptême, la confirmation et l’eucharistie.
- Puis trois qui donnent sens à un état de vie : le mariage, l’ordre et l’onction des malades.
- Et enfin la réconciliation (ou pénitence ou confession) qui sert à reconfigurer le baptême.
Les sacrements qui « font les chrétiens » (baptême, confirmation et eucharistie) qu’on appelle aussi « sacrements de l’initiation chrétienne » sont d’ailleurs reconnus par toutes les confessions chrétiennes (catholiques, protestantes et orthodoxes), ce qui dit bien leur importance.
Au début de notre histoire, on disait plutôt « les mystères de Pâques qui font renaître »,
- le mot « mystère » veut dire la même chose que le mot « sacrement »,
- de pâques parce que tous les sacrements tiennent leur origine dans le Mystère Pascal (mort et résurrection du Christ et don de l’Esprit Saint),
- qui font renaître, car il s’agit bien d’une renaissance que ces sacrements opèrent en nous. On l’a d’ailleurs chanté au début de cette messe au rite pénitentiel : « Par le baptême de renaissance ».
Ils étaient indissociables et se célébraient en même temps, de préférence la nuit de Pâques.
Cette année, dans notre paroisse, seront baptisés et confirmés trois jeunes adultes, ils recevront aussi la communion. Ce sera un grand moment pour eux, Lukas, Sonia et Andréa, ce sera aussi un grand moment pour nous, communauté chrétienne de Saints Louis et Zélie Martin. Nous en reparlerons bientôt.
Ces sacrements nous font adopter par Dieu dans son pardon, après avoir donné des signes de changement de vie selon l’Evangile. Ces sacrements nous donnent pleinement le pardon de Dieu.
Ce dimanche dans un instant, nous allons baptiser Elina. Comme c’est une enfant elle ne recevra que le baptême, plus tard elle recevra la confirmation et la communion. Pour les enfants, ces trois sacrements de l’initiation chrétienne sont déployés dans le temps. Si la catéchèse pour les adultes se fait avant le baptême par un temps d’au moins deux années de catéchuménat, pour les enfants, et on le comprend car cela ne peut pas être autrement, c’est après le baptême et pour préparer plus consciemment, aidés par leurs parents, parrains, marraines et catéchistes les deux autres sacrements qui viendront compléter le baptême et les feront ainsi pleinement chrétiens.
Aujourd’hui c’est la fête du baptême du Seigneur.
On peut se poser la question : Jésus, tout Dieu qu’il est, avait-il besoin d’être baptisé ? Sans doute que non ; mais tout homme qu’il est également, il a voulu donner deux signes…
- celui de partager en tout notre humanité même si, lui, est sans péché,
- et celui de nous situer dans un baptême de conversion prêché par son cousin Jean le Baptiste.
Et c’est à partir de ce moment que Jésus, à trente ans, commence à parcourir les routes de son pays pour annoncer la Bonne Nouvelle du salut.
Ça nous dit quelque chose d’important : on n’est pas baptisé pour soi, mais pour les autres. A notre baptême, nous sommes investis d’une double mission,
- celle d’annoncer l’Evangile du Salut
- et celle de partager ce que nous avons reçu ;
Autrement dit, il s’agit
- de témoigner du Christ qui sauve
- et de ce qu’il produit en nous.
Un baptisé est un appelé et un envoyé : baptisé, appelé, envoyé, ce sont trois mots synonymes.
Dans la scène que nous décrit Saint Luc, nous voyons Jésus au centre. Il y a aussi l’Esprit Saint, sous la forme d’une colombe, et nous entendons le Père qui dit : « Celui-ci est mon fils bien-aimé. En lui je mets toute ma joie. » Scène trinitaire.
Tout à l’heure, Elina sera baptisée au nom du Père, du Fils et de l’Esprit. Elle deviendra sœur de Jésus, nous le chanterons par un petit refrain. Et comme nous sommes tous frères et sœurs par le baptême, elle deviendra aussi notre sœur. C’est une bonne idée d’avoir choisi ce dimanche pour qu’Elina entre dans notre famille chrétienne.
Alors, au seuil de cette nouvelle, nous sommes encore dans la période des vœux,
- je souhaite qu’Elina grandisse dans l’amour et la foi de ses parents et de tous ceux qui l’aideront à grandir dans l’amitié de Jésus.
- Et je nous souhaite, pèlerins d’espérance, en cette année jubilaire qui vient de s’ouvrir, de vivre notre baptême et confirmation à fond et de porter le témoignage vivant d’une Eglise sans cesse rajeunie par les mystères de Pâques, les sacrements de l’initiation chrétienne, car je vais vous dire quelque chose d’important : si le baptême et la confirmation nous font chrétiens, l’Eucharistie nous fait devenir chrétiens, devenir ce que nous sommes par le baptême et la confirmation. Autrement dit, on n’a jamais fini de commencer à devenir chrétien. Car la vie chrétienne est une conversion permanente au Christ.
Le temps de Noël se termine ce soir. Demain nous entrons dans le temps ordinaire, les dimanches verts. Ce temps nous est donné pour vivre d’espérance avec les sacrements nés de Pâques que l’Eglise nous donne.