Tous appelés à vivre
Article mis en ligne le 23 mai 2011
dernière modification le 30 juin 2011

Avec la VIE, le néant n’est plus. Extraordinaire cette Vie qui jaillit dans tous les univers ! L’infiniment grand…et l’infiniment petit… ! Quelles merveilles ! Et puis au cœur de cet univers, un matin, moi aussi je me suis éveillé vivant ! Quelle merveille que je suis ! Il est clair que ce n’est pas moi qui me suis donné la vie à moi-même…La vie à laquelle je suis invité(e) à participer, je l’ai reçue…la vie m’a été donnée. Alors, ma toute première attitude intérieure en venant au jour, a été d’accueillir cette vie…et de la reconnaître comme un don absolument gratuit qui m’est fait !

Mais alors, pourquoi ? oui pourquoi ? mais enfin pourquoi la vie ? pourquoi l’immense firmament ? Pourquoi les étoiles ? Pourquoi le soleil ? Pourquoi l’homme ? Pourquoi moi ? Pourquoi suis-je appelé(e) à vivre ? Quelle est véritablement la source de cette vie que mes parents m’ont transmise et qu’à mon tour je transmets à d’autres ? Et si l’immense beauté de l’infiniment grand comme de l’infiniment petit prenait sa source dans un Amour ! Car, à bien y réfléchir, une telle grandeur de vie ne peut naître que d’un Amour… oui, seul un Amour peut faire naître du Beau. Aussi, seul un Amour peut nous aider à comprendre le véritable « pourquoi » de la Vie... Sans l’Amour, ce serait le néant, c’est-à-dire la non-vie. La science, elle, de son côté, peut nous aider à comprendre l’évolution de cette Vie et ainsi remonter au tout début, et son rôle est essentiel pour comprendre cet immense univers et mieux maîtriser ce que nous vivons, et mieux participer à notre mission de co-créateurs, mais elle ne pourra jamais en expliquer le pourquoi .

Pourtant, au milieu de cette immense beauté, nous constatons tous les jours que la mort, dont les êtres humains sont très souvent complices, vient briser cet élan de vie voulu par « l’Amour-Créateur ». Mais cet Amour du Père pour sa création et pour chaque personne est si fort qu’avec la Pâque de Jésus, il nous relève même de nos morts les plus destructrices. Pourquoi cet Amour des origines, qui a sorti la Vie du néant, ne sortirait-il pas la Création de la mort ? En Jésus, la mort devient « Passage », une Pâque. « Aujourd’hui, tu seras avec moi dans le paradis ! »

Alors, ce qui s’est passé un matin de Pâques semble être dans la logique de cette histoire d’Amour créateur de toute vie : en traversant le jardin, des femmes s’aperçoivent que le tombeau de Jésus est ouvert ; il est vide : les verrous de la mort et de la désespérance ont tous sauté... Depuis ce premier matin de Pâques en Palestine, nous comprenons que la vie d’un être humain ne peut pas être contenue sous le couvercle de nos tombeaux. Comme la vie a été plus forte que le néant, à plus forte raison la vie est plus forte que ce que nous appelons la mort.

Même si nous vivons profondément de cette espérance, nous n’en sommes pas moins humains avec l’horizon de la mort de notre corps ; nous restons avec une question qui nous tenaille : quelle sera notre vie de ressuscités ? C’est comme un petit enfant qui ne connaît la vie sur terre qu’en naissant à cette vie là ! Notre ESPÉRANCE est alors notre seule certitude en une Vie fruit d’un immense Amour qui ne peut jamais se renier, sinon il redeviendrait néant. Serait-ce vraiment possible que tout redevienne néant ? Alors l’Amour ne serait plus ! Serait-ce vraiment possible ?

Aussi, ne soyons pas surpris si nous nous posons beaucoup de questions quant à la résurrection. Parce qu’elle est le centre de la foi chrétienne, elle en est le point le plus crucial de tout questionnement. C’est par rapport à la résurrection que la foi se décide et se vit, et non par rapport à l’organisation de l’Église ou la vie des chrétiens.

P. Louis Morandeau - prêtre

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