Le Père André Bonnin, Missionnaire de la Plaine et de Ste Thérèse, est décédé.
Article mis en ligne le 11 septembre 2017

Nombreux sont ceux de notre paroisse qui ont connu et apprécié le Père André BONNIN lorsqu’il était en responsabilité sur Oulmes et Le Mazeau.
Il est né le 23 décembre 1929 à St André Sur Sèvre en Deux-Sèvres.
Incardiné chez les Missionnaires de la Plaine et de Ste Thérèse, il est ordonné prêtre le 29 juin 1955.
Décédé le 6 septembre 2017 à la maison du Landreau aux Herbiers à l’âge de 87 ans, il est inhumé à Chaillé les Marais le 8 septembre 2017.

Les étapes de sa vie :
1955 - 1961 : Au service du diocèse de Tulle (Vicaire instituteur)
1961 - 1962 : Noviciat "Missionnaires de la Plaine"
1962 - 1966 : Curé du Sableau
1966 - 1968 : Professeur au séminaire de La Flocellière
1968 - 1969 : Service pastoral à Benet sur Oulmes
1969 - 1991 : Au service du diocèse de Bourges - St Gaultier
1991 - 1997 : Service pastoral - Secteur de Benet sur le Mazeau
1997 - 2000 : Coopérateur à la paroisse "Ste Thérèse des Marais" - Chaillé les Marais
2000 - 2008 : Au service du diocèse de Bourges à Chaillac en 2000 puis à Argenton sur Creuse en 2004
2008 - 2010 : Rejoint la maison des Missionnaires de la Plaine à Luçon
2010 - 2017 : Entre à la Maison de retraite du Clergé du Landreau - Les Herbiers
06/09/2017

Homélie de sépulture du Père André Bonnin

« Ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits ».
Encore faut-il le devenir comme dit Jésus ailleurs : « Si vous ne changez pas pour devenir comme les petits enfants vous n’entrerez pas dans le Royaume des cieux ».

André disait volontiers qu’il avait gardé une âme d’enfant, une tête d’enfant, un cœur d’enfant. Et cela se voyait et se sentait. Sans doute lui a-t-il fallu comme à chacun d’entre nous le courage permanent pour une conversion jamais achevée… Dans la foi, nous croyons que par notre baptême nous avons reçu, nous aussi, la parole du Père à Jésus : « Tu es mon enfant bien-aimé, en toi je mets tout mon amour ». Dieu seul pourra achever en nous notre effort de conversion.

Quand son médecin, ces tout derniers jours, apprenait à André que sa mort n’était pas très éloignée il a dit plusieurs fois : « Maintenant c’est à la grâce de Dieu ». Ce qui signifiait peut-être : maintenant je me prépare à tout, sans savoir à quoi, mais dans une totale confiance parce que je suis sûr que Dieu m’aime et qu’il ne peut rien m’arriver de mal, même la mort… Nous avons entendu la parole de Saint-Paul : « Quand les hommes aiment Dieu, lui-même fait tout contribuer à leur bien, puisqu’ils sont appelés selon le dessein de son amour ».Mgr Hubert Barbier, archevêque émérite de Bourges, qui ne peut pas être avec nous, nous a adressé ces mots : « J’avais beaucoup d’estime pour ce frère discret, humble, effacé mais de foi profonde, capable d’exigences qu’il portait en lui-même. Mgr François Jacolin, évêque de Mende, qui a vécu avec André, en communauté Missionnaire de la Plaine et de Ste Thérèse en Berry, envoie ce texto : « André était un homme de foi, proche des petits et des pauvres. Ne jugeant pas les autres, sans faire la leçon. Par son attitude, il rendait proche le ciel et orientait toutes choses vers les réalités spirituelles.
Original par bien des aspects, sa modestie et sa bienveillance le rendait très fraternel en communauté. J’en ai bénéficié en particulier dans mes premières années chez les Missionnaires de la Plaine à Saint Gaultier ».
Dans ces témoignages, nous reconnaissons bien notre frère et sans doute, vous aussi, sa famille : il vous était si proche ; il vous a fait du bien ; il a eu à cœur de collecter tous les souvenirs de famille pour vous les laisser…

Le témoignage du père François Jacolin a orienté le choix des lectures : de la Lettre aux Romains (8,14-1) : « l’Esprit Saint fait de nous des fils ; poussés par cet Esprit, nous crions vers le Père en l’appelant Abba ! » ; de l’Évangile selon Saint Luc (10,21-22) : » Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits ».
Ces deux passages de la Parole de Dieu sont familiers aux chrétiens qui participent aux groupes de prières du Renouveau charismatique mais ils parlent aussi à tout chrétien baptisé qui veut marcher à la suite de Jésus et travailler avec lui à la rédemption du monde.

De fait André avait commencé à fréquenter un groupe de prières à la paroisse du Blanc en Berry, dès les débuts du Renouveau en France, dans les années 75-80. Il y a été fidèle pendant plus de 30 années. Sa foi profonde héritée de son milieu familial et paroissial a été libérée par la louange qui ouvre le cœur et par l’écoute de la parole de Dieu qui nourrit, fortifie et guérit, permettant de vivre avec courage les blessures intérieures que chacun peut connaître. Il a fortement aidé soutenu les groupes en Berry, particulièrement auprès des Manouches et des gens du voyage et, revenu en Vendée, auprès des groupes de Luçon et de Chaillé.

Il a été aussi très fraternel. Beaucoup pourraient avec moi témoigner que nous ne l’avons jamais entendu dire du mal de personne, pas de parole qui aurait pu blesser. Très à l‘aise avec les enfants, à l’école de Tulle, au Sableau auprès des enfants confiés par la DDAS, à Saint Gaultier et Chaillac. Il s’est aussi rendu très proche des personnes seules qui souffraient en silence et qui attendaient la compassion et la parole de foi d’un frère.

Ainsi Jésus ne demande pas de rester des enfants mais de nous laisser changer ; de recevoir la grâce de la conversion pour devenir comme des enfants qui ne mettent pas leur assurance en eux-mêmes, dans des avantages humains, comme les sages ou les savants, mais qui reconnaissent recevoir de Dieu de lui faire confiance comme un petit enfant à son papa ou sa maman, ainsi que l’apôtre Paul nous l’écrit : « Poussés par l’Esprit Saint nous crions vers le Père en l’appelant « Abba », l’appellation familière et affectueuse de Jésus à son Père comme chez nous quand nous disons « Papa ».

Que le Seigneur nous donne à tous et à chacun de pouvoir, dans la grâce aussi de la petite Thérèse de Lisieux, devenir, jour après jour, des petits enfants de Dieu et des frères de Jésus pour travailler avec lui au bonheur quotidien de ceux qui nous entourent et de tous ceux qui sont aussi nos frères et qui souffrent de par le monde. La tâche est immense pour laquelle il a donné sa vie. En terminant, cette strophe d’une poésie de Thérèse qui chante l’enfance mais autant la vaillance :

C’est à toi seul Jésus que je m’attache
C’est en tes bras que j’accours et me cache,
Je veux t’aimer comme un petit enfant
Je veux lutter comme un guerrier vaillant.

Comme un enfant plein de délicatesse
Je veux Seigneur de combler de caresses
Et dans le champ de mon apostolat
Comme un guerrier je m’élance au combat ! (PN 36)

Père Paul ARNAUD