Comme un enfant
(Luc 9,46-59)
Avoir des disciples, Seigneur Jésus, ce n’est pas une sinécure !
Il faut les appeler, les motiver, les remuer. Il faut les aimer et les faire vivre ensemble.
Il faut aussi les former et leur faire confiance, pour leur permettre de faire leurs premiers pas de délégués du Maître.
Quand, lisant les Évangiles, je t’observe dans tes relations avec ceux que tu t’étais choisis, je suis frappé par l’esprit de liberté que tu encourageais dans la troupe de tes compagnons et compagnes.
Il m’apparaît que tu leur permettais toutes les questions, même les plus sottes !
De toute évidence, tu voulais que chacun ou chacune d’entre eux puisse bien rester lui-même ou elle-même.
D’ailleurs, ne les avais-tu pas désirés extrêmement divers, avec des histoires contradictoires, des tempéraments opposés ?
Combien il t’a fallu être patient et pédagogue pour faire de ces hommes et de ces femmes des ouvriers du Royaume, des collaborateurs de ta mission !
Ainsi tu avançais résolument vers ta Passion, et eux se demandaient lequel d’entre eux devait être regardé comme le plus grand, le plus digne de considération,
celui qui, d’une certaine manière, aurait pu prétendre être « ton second »
Tu ne t’es pas fâché, Seigneur, quand tu les as entendus qui se disputaient à ce sujet. Bien plus efficacement, tu as amené un enfant et tu l’as placé au milieu d’eux.
« Le voilà, le plus grand ! leur as-tu signifié. Cherchez à être comme lui, et ainsi vous serez grands ! »
Tu as dit également ce jour-là :
« Qui accueille un petit enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille ! »
Tu as voulu, Seigneur Jésus, être identifié aux enfants.
Comment, moi qui ne peux pas prétendre être autre chose que ton disciple, pourrais-je me croire plus important ?
Comme un enfant, Seigneur, je veux te suivre.
Comme un enfant je veux chanter et aimer.
Père Christian Delorme (dans "Prières au Christ")