Homélie de Mgr François Jacolin lors de la Sépulture du Père Louis Morandeau.
Article mis en ligne le 27 juillet 2021

Homélie du Père Jacolin , missionnaire de la Plaine, ancien compagnon de Louis et évêque de Luçon

Nous voici rassemblés pour dire un dernier adieu à notre frère Louis et pour le confier à la miséricorde du Seigneur. Nous sommes désemparés devant ce qui est arrivé à Louis et nous risquons d’être tentés de chercher des explications humaines.
Remettons entre les mains du Seigneur la part obscure du mystère personnel de notre frère. Elle était sans doute en grande partie impénétrable à sa conscience, à lui-même en personne. Seul Dieu la connaît et peut l’éclairer selon les paroles du psaume 138 :

J’avais dit : « Les ténèbres m’écrasent ! »
Mais la nuit devient lumière autour de moi.
Même la ténèbre pour toi n’est pas ténèbre,
et la nuit comme le jour est lumière !

Sur le bureau de Louis, on a retrouvé sa Bible ouverte sur le passage d’évangile que nous venons d’entendre :

« Vous êtes le sel de la terre… »
« Vous êtes la lumière du monde…
Que votre lumière brille devant les hommes : alors, voyant ce que vous faites de bien,
ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux. »

Oui, rendons gloire à notre Père pour notre frère Louis : par le bien qu’il a fait. Il a été souvent lumière pour les autres partout où il est passé : à Chaillé-les-Marais, à Nalliers et à Saint-Michel-en-l’Herm ; à Argenton-sur-Creuse et Chaillac dans l’Indre ; de nouveau à Chaillé-les-Marais, puis à Benet ; enfin en Charente-Maritime à Marans et à Montlieu-la-Garde.
Louis ne tenait pas en place et allait à la rencontre de tous, surtout des plus petits et des plus blessés jusque dans les villages les plus reculés.
C’était un défricheur qui savait relever les personnes et les entraîner à sortir d’elles-mêmes pour aller de l’avant et se mettre au service des autres.
Permettez-moi de donner deux exemples dont j’ai été témoin lorsque nous étions ensemble, Michel Dugué, Georges Thomas, Louis et moi, à Argenton-sur-Creuse.
Je me rappelle un jeune couple, plutôt de milieu aisé, qu’il avait marié. Au bout d’un an ce couple battait de l’aile. Louis est allé les voir plusieurs fois pour les aider à repartir avec confiance dans la grâce de leur mariage. Ils lui en étaient restés très reconnaissants.
Surtout Louis était très engagé dans « Foi et Lumière », très proche à la fois des jeunes et de leurs parents. Je me souviens de cette femme, seule avec sa fille handicapée, abandonnée par son mari, enfermée dans son malheur. Louis avait su lui redonner espoir en lui montrant quelle valeur elle avait aux yeux de Dieu et en lui confiant des responsabilités ; si bien qu’elle était devenue la coordinatrice de la communauté locale de « Foi et Lumière ».
Chacun de vous, présents ici, vous auriez de nombreux autres exemples à donner de la générosité de Louis dans son ministère de prêtre.
Son engagement en faveur de ceux qui étaient en difficulté l’a conduit très loin, sans doute au-delà de ses forces humaines.
Mais la promesse du Seigneur, exprimée dans le livre d’Isaïe, est toujours actuelle. Elle ouvre une espérance de lumière pour tous ceux qui, comme notre frère Louis, ont donné leur vie pour les autres :

Ne te dérobe pas à ton semblable.
Alors ta lumière jaillira comme l’aurore,
et tes forces reviendront vite.
Devant toi marchera ta justice
et la gloire du Seigneur fermera la marche.
Alors, si tu appelles, le Seigneur répondra.
Si tu cries, il dira : « Me voici. »
Si tu combles les désirs du malheureux,
ta lumière se lèvera dans les ténèbres
et ton obscurité sera lumière de midi.



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