Homélie de Veillée Pascale 2025.
Article mis en ligne le 20 avril 2025
dernière modification le 6 mai 2025

par BFCM
Homélie de la Veillée Pascale 2025

Sonia, André, Lukas, quand je vous ai présenté la Veillée Pascale il y a quinze jours trois semaines, vous ne pensiez pas que c’était aussi grandiose, aussi beau que ce que vous avez vécu à Chantonnay lors de la célébration de l’appel décisif aux sacrements de l’initiation chrétienne.
Alors rassurez-vous, ici nous sommes entre nous ou presque, nombreux peut-être, mais en communion avec l’Eglise tout entière qui cette nuit fête la résurrection de Jésus, en communion également avec les 10000 adultes qui, en France, vont être baptisés cette nuit dont 80, je crois, dans notre diocèse de Luçon.
Nous sommes là cette nuit pour vous accueillir. Déjà nous avons vu vos visages aux célébrations des scrutins pendant le carême, nous avons beaucoup prié pour vous dans nos prières universelles, dans les monastères de Vendée.
Oui la veillée pascale, c’est la plus belle célébration de l’année, c’est la célébration source et mère de toutes nos célébrations. Si Christ n’était pas ressuscité, nous ne serions pas là.
Et nous sommes en famille ! Dans l’intimité de la nuit, où il fait bon de s’arrêter… car c’est vrai nous sommes toujours à courir, affairés sans rien faire parfois, mais toujours à courir…
Nous sommes un peuple de nomades, des gens de passage, des pèlerins d’espérance.

Ce soir, dans la pénombre, nous nous sommes posés autour du feu, les uns à côté des autres. Nos visages se voyaient à peine. Cette pénombre est à l’image de notre âme, de notre être qui se cherche, qui tâtonne, qui avance bon gré mal gré, qui cherche la lumière pour savoir où poser ses pas.
Une parole nous a rassemblés. Quand on est autour d’un feu de camp, on raconte l’histoire de notre famille, on se souvient d’où l’on vient… c’est ce que nous avons fait avec le livre de la Genèse, le Livre de l’Exode puis celui d’Ezéchiel. Et il y a eu la Bonne Nouvelle de la Résurrection en St Luc. Et tout s’est éclairé ! Pas seulement l’église mais aussi nos cœurs, notre vie. C’est la lumière de la résurrection de Jésus qui nous fait comprendre toute notre histoire, celle de notre famille mais aussi notre histoire personnelle. Jésus s’est présenté à l’aveugle-né comme la lumière du monde.
Tout à l’heure, Sonia, André et Lukas, vous allez recevoir cette lumière du Christ pour qu’elle éclaire votre vie, pour que vous deveniez également lumière pour nous par le témoignage de votre nouvelle vie au milieu de nous. Déjà depuis votre temps de catéchuménat, l’amitié qui vous unit illumine vos retrouvailles à chaque rencontre, il y a une belle complicité entre vous avec des sourires lumineux. Je souhaite que cela continue et que ce soit multiplié.

Dans quelques instants, ce sera autour de l’eau que nous serons rassemblés. Sans lumière nous ne sommes pas grand-chose, sans eau non plus. On sait très bien que les nomades quand ils se rassemblent c’est autour d’un puits. Jérusalem existe parce qu’il y a de l’eau.
Jésus s’est présenté à la samaritaine comme l’eau vive.
Sonia, Andréa et Lukas, vous avez soif de connaître… Alors bien sûr quand on entre dans une famille il faut connaître son histoire, connaître le langage, entrer dans des manières de faire… c’est ce qu’on appelle pour ce qui nous concerne la culture chrétienne, mais ce n’est pas suffisant…. Car tout cela révèle une soif beaucoup plus profonde, celle de connaître le Christ et de l’aimer. Il est l’eau vive qui nous désaltère, qui nous fait grandir en humanité et en intimité avec lui. Comme nous tous, vous n’aurez jamais fini de le connaître et de l’aimer. Je souhaite que vous puissiez prendre les moyens pour trouver du temps pour cela, car si le baptême est la fin du catéchuménat c’est surtout le début d’une vie en Eglise. Si le catéchuménat donne soif, il va falloir maintenant trouver les moyens de se désaltérer. La communauté est prête à vous aider, à vous proposer quelque chose, à écouter vos souhaits.

Sonia, Andréa et Lukas, vous allez être baptisés et confirmés. Vous allez devenir membres de l’Eglise, de notre famille. Alors on espère vous revoir le plus souvent possible. Car si votre baptême est quelque chose d’important pour vous, sachez qu’il est important pour nous aussi. Car vous l’avez sans doute remarqué, nous ne sommes pas tous très jeunes dans cette église et dans nos rassemblements du dimanche, et nous avons besoin de votre jeunesse pour nous rajeunir. D’ailleurs on ne va plus maintenant vous appeler ‘catéchumènes’, on va vous appeler ‘néophytes’ un mot qui signifie ‘nouvelle plante’. Les plantes ont besoin de lumière et d’eau pour pousser. Alors on espère tous vous revoir souvent chercher ici avec nous la lumière et l’eau, rencontrer le Christ qui nous fait vivre.

Vous allez aussi au cours de celle veillée pascale faire votre première communion. Les nomades que nous sommes, les pèlerins d’espérance, ont besoin de nourriture pour marcher. C’est le dimanche que nous venons nous restaurer et nous conforter les uns les autres pour devenir ensemble l’Eglise, Corps du Christ.
Le Christ est le pain vivant. Jeudi soir nous avons commémoré la Cène, le repas au cours duquel Jésus a institué l’Eucharistie, sacrement de la route, par lequel nous faisons mémoire par notre vie de la vie qu’il nous donne pour avancer.
Si le baptême et la confirmation nous font chrétiens, l’eucharistie nous fait devenir ce que nous sommes ; l’eucharistie entretient notre vie de baptisés ; l’eucharistie nous fait communier à la mort et à la résurrection du Christ Jésus. Ainsi nous qui connaissons tous les jours des morts et des résurrections nous pouvons les vivre avec le Christ qui nous guérit et nous sauve. Lui le Ressuscité, il veut nous ressusciter, et nous le sommes déjà en espérance, nous qui sommes pèlerins sur nos routes humaines. Alléluia !