Maillé
Article mis en ligne le 6 novembre 2022
dernière modification le 22 octobre 2025

par MJG

(en cours de rédaction)

Église Notre Dame de l’Assomption.

Place de l’église
85420 Maillé


L’église de Maillé, vouée à la Vierge Marie, aurait succédé à une précédente église fondée, semble-t-il, vers l’an 1000 par le duc d’Aquitaine, sous le nom de Saint-Nicolas, dans le quartier du même nom, au nord du bourg. Au début du XIe siècle, il est aussi question, selon le moine Pierre de Maillezais, de la fondation d’une église dans le port de Maillé, par un homme riche du nom d’Aimeri, sur autorisation de Théodelin, abbé de Maillezais. La partie la plus ancienne de l’église actuelle réside dans le registre inférieur de sa façade occidentale, d’époque romane, estimée du début du XIIe siècle. Le chœur, à chevet plat, remonte probablement au XVe siècle. La première travée du chœur était originellement surmontée d’un clocher dont une partie demeure dans les combles. En partie détruite durant les guerres de Religion, puis partiellement relevée, l’église fait l’objet d’importants travaux dans les années 1840-1850, après que l’on ait renoncé à la démolir au regard de sa valeur patrimoniale, notamment celle de son portail occidental. Suivant le projet établi en 1845 par l’architecte fontenaisien Jean-Firmin Lévêque, la nef est élargie et, en 1847-1852, on reprend le pignon de la façade occidentale en lui ajoutant un clocher. Faute de financement, on renonce à créer un transept. Une nouvelle tribune est construite en 1896 ; elle porte la signature de l’entreprise de fonderie Chappée et fils, du Mans.

L’élément le plus remarquable de l’église est le décor du premier niveau de sa façade occidentale. Quatre colonnes soutiennent une corniche et divisent l’élévation en trois parties, dans lesquelles s’insèrent le portail central et les deux arcatures latérales aveugles. Le portail central est constitué de quatre voussures et d’une archivolte, le tout retombant de chaque côté sur quatre colonnes engagées. Chaque arcature latérale comprend un premier niveau encadré par des colonnes engagées, et un second avec, en son centre, une console ; au-dessus s’élèvent deux voussures, dont seule la seconde est ornée. Au pied de l’arcature sud se trouve un degré à quatre marches (chaire à prêcher ?).

Les 126 claveaux du portail central présentent un décor sculpté de haute qualité et différencié d’une voussure à l’autre, soit, de bas en haut : des animaux fantastiques se nourrissant de feuillage et écrasant des êtres humains (guerriers ?) ; des monstres dévorant des têtes humaines ; des musiciens (joueurs de viole) alternant avec des acrobates ; enfin, des acrobates juchés sur les épaules d’autres et atteignant un feuillage. En fait d’acrobates, il s’agit d’hommes en position de retournement, symbole de la conversion des fidèles. Les musiciens, eux, symbolisent la prière. Le rouleau d’archivolte présente des feuilles d’acanthe et des pointes de diamants. Les chapiteaux des colonnes, très dégradés, présentent encore des lions ailés et affrontés.

Les deux arcatures latérales présentent, sur la seconde voussure et le rouleau d’archivolte, des motifs géométriques (damiers, étoiles, boules). La première voussure de l’arcature sud porte, à gauche, la statue d’un ange. Il semble regarder en direction de la statue qui se trouvait sur la console centrale et dont il manque la moitié supérieure (hypothèse : Vierge de l’Annonciation ?). Le chapiteau à droite voit s’affronter deux centaures (êtres à corps de cheval et buste humain). Le chapiteau à gauche, très dégradé, laisse encore deviner un être humain et un oiseau. Quant à l’arcature nord, ses chapiteaux inférieurs sont ornés de lions dévorant leur queue, et sa console centrale, qui devait supporter une statue disparue, présente un être humain ou fantastique en buste.

Parmi les travaux réalisés au XIXe siècle, les autels latéraux, voués à sainte Geneviève et saint Pient, sont réalisés en 1855 par le sculpteur fontenaisien François Montigny. L’embellissement de l’église intervient surtout dans les années 1860-1880, notamment à l’initiative du curé Coutand : nouveaux autels, peinture monumentale derrière le chœur, chaire à prêcher en fonte (1861 par Lanfrey et Baud, de Lyon), tableau de la Vierge à l’Enfant, pavement de la nef et du chœur, vitraux... Ces acquisitions sont tellement nombreuses qu’il faut construire une nouvelle sacristie, dans le prolongement nord de l’ancienne. Les efforts d’embellissement se poursuivent dans les années 1890, avec notamment l’achat de nouvelles statues. Le vitrail de saint Pient est posé dans le chœur en 1937. Un nouvel orgue est placé sur la tribune en 1952, réalisé par le facteur d’orgues Beuchet-Debierre, de Nantes.

Texte : Yannis Suire
Photos : paroisse de Benet


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