Frères et sœurs,
en ce quatrième dimanche de l’Avent, nos villes sont déjà illuminées. Les vitrines brillent, les marchés de Noël se remplissent, les repas se préparent, les agendas se surchargent. Tout autour de nous parle de fête, de lumière, de joie.
Et pourtant, beaucoup avancent vers Noël fatigués, parfois inquiets : inquiétude face à l’avenir, aux conflits dans le monde, aux difficultés économiques, aux tensions familiales. Sous les lumières extérieures, il y a souvent des zones d’ombre intérieures.
C’est précisément dans ce contraste que la Parole de Dieu nous rejoint aujourd’hui.
L’Évangile ne nous montre pas un homme en pleine fête, mais un homme troublé. Joseph vit un moment de crise personnelle, au moment même où Dieu prépare la plus grande fête de l’histoire : la venue de son Fils.
Alors que tout semble s’effondrer, Joseph choisit de ne pas ajouter de la violence à la violence, du bruit au bruit. Il choisit le silence, la justice, l’écoute. Dans un monde pressé de juger et de réagir, Joseph nous montre que marcher vers la lumière commence souvent par un pas intérieur.
Nous aussi, en ces jours de préparatifs : nous courons pour que tout soit prêt, nous voulons que la fête soit réussie, nous cherchons parfois à masquer nos fragilités sous les décorations.
Mais la lumière que Dieu nous propose n’est pas d’abord celle des guirlandes. Elle est celle de la confiance. Elle ne supprime pas les difficultés, mais elle les traverse.
Joseph n’a pas tout compris, mais il a fait confiance. Il a accueilli Marie, accueilli l’inattendu, accueilli Dieu tel qu’il venait.
Marcher vers la lumière aujourd’hui, c’est peut-être pour nous ralentir pour écouter vraiment et laisser une place à Dieu au milieu de nos fêtes. On dit souvent que le grand absent des fêtes de Noël, c’est le Christ lui-même parce que nous ne lui laissons aucune place tant nous sommes accaparés par nos préparatifs et nos fatigues.
Et puis les lumières de Noël seront rangées dans quelques semaines. Les vitrines s’éteindront. La lumière du Christ, elle, veut demeurer.
En accueillant Jésus, Emmanuel – Dieu avec nous –, Joseph nous apprend que la vraie fête commence quand Dieu trouve une place dans notre quotidien, dans nos choix concrets, dans notre manière d’aimer. Le Seigneur a dérangé sa manière de voir les choses, et en homme juste il s’est accordé à la volonté du Seigneur. Qu’en est-il pour nous ?
Frères et sœurs, à quelques jours de Noël, ne nous contentons pas de préparer la fête autour de nous. Préparons surtout une place pour celui qui veut être la lumière en nous.
Alors, même au cœur de l’agitation de notre temps, nous marcherons vers la lumière, une lumière humble, fidèle, et plus forte que toutes les nuits, celle que la nuit de Noël nous donnera en l’enfant Jésus, lumière née de la lumière.
Amen.
Abbé Thierry
Pour relire les homélies de l’Avent 2025 "Marcher vers la Lumière "
Homélie du 1er dimanche
Homélie Célébration pénitentielle
Homélie du 2èmedimanche
Homélie du 3èmedimanche