Homélie du Mercredi des Cendres, 14 février 2018.
Article mis en ligne le 14 février 2018
dernière modification le 11 février 2018

Dimanche dernier, c’était le dimanche de la santé avec pour thème cette année : Montre-moi ton visage.
Non loin du dimanche de la santé que nous souhaitons tous garder ou avoir, le carême est le temps du salut à accueillir dans la joie. Le Seigneur nous invite à retrouver nos vrais visages, à nous reconnaître les uns et les autres pécheurs avec nos visages défigurés pour nous retourner vers le visage rayonnant du ressuscité et lui ressembler.
En paroisse, nous allons vivre ce carême dans la SOLIDARITÉ. La conversion n’est pas que personnelle et spirituelle. Elle concerne l’Église tout entière et toutes les dimensions de notre vie. Le CCFD-Terre Solidaire (Comité contre la faim et pour le développement) nous aidera de dimanche en dimanche ainsi que, de jour en jour, le site internet de notre paroisse.
Notre société en crise et nos modes de vie nous poussent malgré nous à être plus souvent comédiens que véritables acteurs ; l’individualisme nous conduit à nous masquer pour nous protéger, nous préserver et nous défendre ainsi qu’à tout privatiser, y compris ce que nous vivons au plus profond de nous-mêmes.
Mais comme il est difficile pour un soliste de chanter deux partitions à la fois parmi la valse de l’emploi du temps, le blues du travail ou du chômage, le rap des discours de tous bords, le tango d’une vie de famille et le concert de ses désirs intérieurs !
Et si pour ce carême nous arrêtions ce carnaval et cette mascarade ! Si nous disions : maintenant, c’est chacun pour tous ! Si nous frappions les trois coups (ceux du Père, du Fils et l’Esprit : notre Dieu) pour se dire et dire au monde : tout peut recommencer ! Tous nos one-man shows s’arrêteraient et nous ferions ENSEMBLE le véritable jeu de la vie conjugué avec celui de la foi, de l’espérance et de l’amour.
Nous avons 40 jours pour cela. Pas 40 jours de quarantaine ! (ne soyons pas confinés !) Pas 40 jours pour se faire une "mine de rien", mais 40 jours pour que chacun retrouve son vrai visage, celui de son baptême ; 40 jours pour tout apprendre du Christ ; 40 jours pour tout recommencer par lui, avec lui et en lui.
C’est plus qu’une répétition théâtrale à laquelle nous sommes conviés, c’est le temps où les chrétiens vont à nouveau apprendre ensemble du Christ leur rôle de présence et d’action dans le monde ; c’est le temps où ils vont se dépouiller de leurs vieux habits pour revêtir ceux de l’aumône, du jeûne et de la prière qui sont les habits du Christ solidaire des hommes dans la pauvreté et le service mais aussi auteur et acteur du salut au milieu de nous.
Dans les déserts où nous nous voilons la face, le carême nous est donné pour que monte en nous le désir de devenir ce que nous sommes par le baptême, de nous convertir au Seigneur qui veut donner à chacun et en peuple son image et sa ressemblance. Ainsi, en Église, nous pourrons donner à notre monde le beau visage du Christ ressuscité.

TP

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